« Quitte à ce qu’il n’y ait qu’un électeur sur cinq qui se déplace, je préfère que ce soit Jean-Eudes le trader que Fatoumata la jeune précaire. » Alors que l’abstention bat des records, Emmanuel Macron veut que les riches investisseurs reviennent dans les isoloirs. « Il faut libérer les énergies, flexibiliser le code électoral, pour rendre le vote attractif ! » Avec un mot d’ordre : « Privilégier la qualité à la quantité. »
Dans le doute, abstiens-toi
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Uber vote
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« Si on veut que les bourgeois votent, il faut adapter l’élection à leur mode de vie. Ils ne font déjà plus les courses ni le ménage, ils télétravaillent, pourquoi ils iraient voter ? » Dans sa volonté de modernisation du processus électoral, Emmanuel Macron entend lancer le chantier de l’ubérisation du vote. « En deux clics, un livreur viendra chercher votre bulletin et le déposera dans votre bureau de vote. Et même depuis votre résidence secondaire ! » Une procuration 2.0, la confidentialité en plus. Le gouvernement voit aussi dans cette mesure l’occasion de valoriser le travail le dimanche auprès des jeunes des quartiers populaires. « Il vaut mieux les occuper à bosser utilement, plutôt que de leur laisser le temps d’aller voter n’importe quoi dans leurs cités. » Bénéfice démocratique immédiat, car il y a urgence à « éviter que l’islamo‑gauchisme ne surfe sur la vague de la précarité ». Prochaine étape de la révolution électorale voulue par le Président : la location de vote via l’appli VoteBnB. « Votre vote est vacant, il peut être rentabilisé. Vendez‑le à un riche qui saura l’utiliser, et arrondissez du même coup vos fins de mois ! » Voilà de quoi lutter concrètement contre la précarité, sans rien céder aux populismes – au contraire. « Et l’achat de vote sera défiscalisable. C’est du win‑win ! »
Ruissellement démocratique
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« Il faut que le corps électoral ressemble un peu plus aux élus ! » Emmanuel Macron s’interroge sur la pertinence de laisser le droit de vote à des populations « globalement illettrées » et dont la conception de la politique se limite « à insulter les élus sur les ronds‑points ». Cependant, pas question d’un retour au vote censitaire plébiscité par la majorité. « On ne va pas ruiner trente ans de baisse des impôts pour une histoire
d’élections. » En effet, indexer le vote sur le taux d’imposition a tout de la fausse bonne idée. « Vous excluez de fait les plus riches qui sont ceux qui payent le moins d’impôts ! Il ne faut pas que cela devienne un frein à l’optimisation fiscale ! » Aussi, le chef de l’État a nommé une commission, avec pour objectif que le vote devienne une activité élitiste telle que « le golf ou la voile ». Malgré tout, le Président tient à ne pas exclure totalement les classes populaires de la vie démocratique : il souhaite les accueillir aux élections locales. « Les élections c’est comme le foot, tu peux jouer en district le dimanche matin, mais les grosses compétitions, tu laisses ça aux pros, et tu les regardes dans ton canapé ! »
Le vote, une idée neuve
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« Commissions, rétro- commissions, caisse noire, financement occulte de campagne électorale… Les grandes conquêtes ont eu un prix ! » Emmanuel Macron a tenu à rappeler aux jeunes bourgeois le lourd tribut payé par leurs aînés pour la démocratie. « On ne galvaude pas des années d’investissement pour aller au golf. Les plus grandes avancées patronales, c’est quand même à la mobilisation électorale qu’on les doit ! » Et le président de rappeler Maastricht, la suppression de l’impôt sur la fortune, la flat tax, les privatisations suite à sa propre élection… « Le retour sur investissement est incomparable ! » Le Président a du coup enjoint les jeunes cadres à ne pas rater le train de la prospérité. « Le vote, c’est moins risqué que le bitcoin et ça rapporte plus. » Rappelant le crash de 2005, Emmanuel Macron s’est voulu grave. « On ne pourra pas refaire le coup de la Constitution européenne tous les ans ! »