n° 113  

Nous : en campagnes !

Par Cyril Pocréaux |

Il faut repartir, déjà. Mais différemment : en plus, en mieux !


« Les gens faisaient demi-tour, nous disaient "Ah mais c’est Fakir ? J’avais pas vu ! J’en veux bien, alors !". Ils en avaient marre des tracts et des professions de foi, mais le Tchio, ils prenaient, oui ! » Nos bénévoles-préfets nous remontaient ça, régulièrement, au fil de la campagne. Ça nous flattait, autant que ça nous rassurait : les gens y restent attachés, à notre canard, quand tout tangue dans la presse alternative, quand tant de journaux ou de sites se serrent la ceinture. On le voit, aussi, avec nos abonnements qui continuent de grimper : Fakir répond à un besoin.
Et on ne vous refait pas ici l’histoire de vos commandes et de vos dons – on le raconte en détails dans les pages qui suivent – mais soyez-en certains : on vous sent là, derrière nous. Ce début d’été fut une sacrée aventure, qui nous aura rappelé notre capacité à partir en campagne.

Et tant mieux, car il va nous falloir remettre le couvert, très vite, très bientôt. La situation politique l’exige.
Comment ? En essayant de faire plus, de faire mieux, de faire différemment. En se donnant les moyens d’être plus réactifs, et de produire davantage, même si on reste attachés au bon vieux journal papier - imprimé, à l’écrit tangible, palpable. Ça passera par notre site internet, qu’on est en train de refondre et d’alimenter – on vous en avait déjà touché un mot.

Et puis, donc : repartir en campagne, campagne avec un « s », même, je mettrais. Parce qu’il va nous falloir, avec nos carnets et nos stylos, aller voir ces terres où l’extrême-droite progresse, irrémédiablement jusque là, pour voir comment inverser la tendance.
En campagne politique, aussi, car le NFP, c’est nous aussi, c’est nous surtout. On le rappelle souvent, dans ces colonnes : en 1936, le programme du Front populaire était presque vide, se contentant de « lutte contre le fascisme ». Les congés payés, la semaine de 40 heures, les conventions collectives, un revenu minimal pour les paysans : rien, ou presque, ne figurait parmi les ambitions du nouveau gouvernement. C’est la rue, les grèves des ouvriers, les manifestations, la pression populaire qui permirent d’obtenir, en deux mois, des progrès qui façonneront nos vies aujourd’hui encore. Et ce sera à nous de pousser les partis de gauche, puisqu’ils n’ont pas toujours l’air de vouloir avancer dans le même sens…

Qu’on s’organise ensemble, d’abord : une des premières étapes, ce sera à la Fête de l’Huma (du 13 au 15 septembre, dans l’Essonne), où Fakir accueillera un grand stand des médias indépendants, avec débats, engueulades et musique, pour voir comment servir au mieux de contre-pouvoir, ou d’aiguillon à celui-ci. On vous y attend aussi : amenez-nous de la joie, et des idées, et à la fin, c’est certain, c’est nous qu’on va gagner !