Au gré des rencontres, aux quatre coins de France, petites initiatives et grandes idées de nos maires, de celles qui changent la vie des gens.
Mon maire, ce héros : la palme au PALM !

Bertrand Houillon, 47 ans, directeur de la com’ dans une fédération sportive. Maire depuis 2012 de Magny-les-Hameaux (Yvelines), 9417 habitants.
Quoi ?
« Quelques initiatives proposaient une sorte de chèque, de quelques dizaines d’euros, pour aider les familles à payer les activités sportives ou culturelles. Mais quelques dizaines d’euros, c’est pas assez. J’ai donc décidé de créer un passeport qui fait l’inverse : il laisse un reste à charge minime, quelle que soit l’activité. Et il bénéficie à tous les enfants et jeunes, de la maternelle au post 3e. »
Pourquoi ?
« Dans les communes de petite taille comme la mienne, le cercle associatif est le premier lieu de vivre-ensemble. C’est d’ailleurs ce monde associatif qui m’a mis le pied à l’étrier : j’étais adhérent d’une association de tennis de table, tout gamin, et ma mère y était bénévole. Les loisirs, le sport, c’était par les associations que j’y avais accès. Quand la présidence de l’asso de ping-pong a sauté, je me suis proposé pour la reprendre. Dès que j’ai été majeur, j’ai aussi ouvert une école de vélo dans la commune. Les plus grands m’avaient appris à en faire quand j’étais gamin : j’ai voulu faire pareil. L’école existe d’ailleurs toujours ! Ce sont des enfants que j’ai formés qui y sont désormais bénévoles et encadrants ! C’est cette culture associative, que j’essaie de faire vivre avec le projet de passeport loisirs. Pas mal d’associations proposent des activités à un prix correct dans la commune, mais qui reste quand même trop élevé pour beaucoup de familles. »
Comment ?
« Le PALM, le Passeport Loisirs Magnycois, est basé sur trois plafonds de ressources différents et un reste à charge qui tient compte de ces plafonds : 15 €, 30 € ou 40 €, au maximum. La différence est payée par la commune auprès de l’association. Le dispositif est financé par le Centre communal d’action sociale, plus les subventions attribuées par la Commune pour le fonctionnement et les projets associatifs. Dans la convention, le montage est financé par la commune, et les associations s’engagent à faciliter l’intégration de l’enfant ou du jeune sur l’ensemble de la saison. »
Un témoin
Violaine, une maman : « J’ai quatre enfants, et le coût d’adhésion au cours de judo est à 200 euros. Sans le pass, ça aurait été compliqué... Moi je suis AESH, et mon mari policier : on n’a pas les moyens. Là, on a juste à présenter le passeport en début d’année et à payer un reste à charge de 30 euros par an et par gamin. Par contre, on est pas du tout aidés pour l’équipement, donc on se débrouille, les enfants remettent le kimono de l’année dernière, par exemple. Mais ils ne se plaignent pas : ils sont contents de pouvoir continuer le judo ! »
Les étapes
Septembre 2016 : création du Passeport Loisirs Magnycois
Septembre 2017 : extension pour les collégiens de 6e.
Septembre 2018 : extension à tous les collégiennes et collégiens.
Septembre 2019 : extension aux jeunes sur leur année post 3e.
Septembre 2020 : Intégration aux dispositifs de financement proposés par l’État et le Département.
La phrase
« Le premier droit à défendre, c’est celui de pouvoir s’évader de son quartier pendant l’été. Mais l’été, c’est long… Le PALM permet aussi d’assurer l’animation des quartiers pendant les vacances scolaires. »
Le bilan
Dix-sept associations ont passé une convention pour le dispositif. Elles accueillent 260 jeunes, dont l’activité (sportive, pour 75 % des PALM) est financée entre 40 à 650 €. Plus globalement, 48 000 € ont été consacrés au Passeport en 2022. Sur quelque 350 enfants et jeunes qui pouvaient prétendre à ce dispositif dans la commune, les trois-quarts l’ont utilisé.