n° 115  

Le Capital raconté par... ma poupée Barbie

Par Darwin

Quels liens entre notre caddie et leurs profits ?
Quelle part de notre porte‑monnaie va dans la poche de l’actionnaire ou de l’intérimaire ?
Les petits objets du marché de proximité racontent les grands marchés mondialisés.
Fakir remonte la filière de la production et de l’exploitation.

Les Barbie-turiques

Salaires trop bas (l’équivalent de 240 € mensuels, quand il en faut le double pour vivre correctement en Chine), heures supplémentaires non payées ou sous-rémunérées (jusqu’à 110 heures sup’ par mois à l’approche de Noël)… Pour les ouvrières chinoises qui assemblent les Barbie, la vie n’a rien de rose. Si officiellement l’entreprise Mattel qui les emploient s’assure des bonnes conditions de travail de tous ses « collaborateurs », il y a un gouffre entre leur charte éthique et ce qui se passe dans leurs ateliers. ActionAid et Solidar Suisse, deux ONG promouvant le droit du travail dans le monde ont, à plusieurs reprises, infiltré les chaînes de production Barbie des sites de Chang’an et du Foshan Nanhai. Leur constat est sans appel : les droits les plus élémentaires des ouvrières sont bafoués.

Onze heures de travail par jour pour soixante minutes de pause, six jours sur sept, congés maladie non payés (et faute grave s’il y en a plus de deux dans l’année), utilisation de machines à ultrasons qui donnent la migraine, harcèlement moral voire sexuel des contremaîtres sur les ouvrières dans le but qu’elles « restent excitées ». Sur le site du Foshan Nanhai Mattel, les dortoirs ne sont jamais fermés à clé et la présence d’hommes qui « patrouillent » dans les parties du bâtiment réservées aux femmes est courante. Dans les chambres, entre 20 et 30 m² pour huit personnes, pas de prise électrique, ni d’aération, et une salle de bains par étage

Article réservé aux abonnés

Abonnez-vous

Notre offre d’abonnement numérique (avec tous les articles du journal + les articles du site en exclusivité + les vidéos Fakir TV + nos podcasts + 25 ans d’archives du journal, rien que ça ! ) sera bientôt disponible. Vous voulez être tenu au courant de sa mise en place ?  Et profiter de notre offre de lancement ?  Laissez-nous votre mail, qu’on vous prévienne !