Le courrier des lectrices et des lecteurs reçu et traité par notre bénévole Nicole.
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Nos lecteurs sont les meilleurs ! (n°113)
La vie est un combat
De Henri (Romagnat, 63), par courrier, le 8 mai.
Je veux vous expliquer le parcours d’un jeune handicapé et de ses parents. Notre fils Damien est atteint du syndrome d’Alström : cécité totale et surdité partielle. Il a passé une partie de son enfance moitié scolarisé au CRDV (Centre de rééducation pour déficients visuels) et moitié avec ses parents. La plupart de ses copains et copines avaient des parents divorcés après la fuite courageuse du papa, en général. Ces parents, jeunes, ont tendance à se remettre en couple et le nouveau conjoint répugne souvent à s’encombrer d’un handicapé dont il n’est pas le père ou la mère. Résultat : beaucoup d’entre eux se retrouvent délaissés alors que ce sont eux qui auraient le plus besoin d’encadrement familial.
Ses études primaires et ses années de collège se sont assez bien passées, il avait encore un peu de vision. Pour son entrée au lycée, par contre, nous avons dû faire appel au Recteur d’académie : la principale, sans explication aucune, refusait de l’intégrer. Les contrats des Aides à la Vie Scolaire allant du 1er janvier au 31 décembre, donc en pleine année scolaire, il fallait trouver en janvier un autre AVS et renouer avec lui de nouveaux liens de confiance... Il passe ensuite un bac pro, une capacité en droit suivie d’une licence. En Master toutes ses demandes ayant été refusées, le Recteur d’académie est tenu, par la loi, de faire trois propositions concrètes. Celui-ci n’a pas fait de réelles propositions. Très en colère j’ai donc envoyé deux courriers [aux ministres concernés]. 48 heures plus tard, ô miracle, notre fils est admis en Master 1 à Clermont-Ferrand. J’ai pour ma part toujours trouvé regrettable d’être obligé de taper du poing, non pour obtenir des privilèges, mais pour que le droit, celui de notre fils à poursuivre des études soit respecté. J’attends de pied ferme les prochaines embûches que ne manquera pas de nous procurer l’avenir.
La Sécu arnaquée ?
De Sarah, par courriel, le 29 avril.
Une question sur l’arnaque à la Sécurité sociale par des patriciens peu scrupuleux, voire des businessmen cupides, via des "centres médicaux" qui n’en ont parfois que le nom. Il y a les jeunes diplômés d’Europe de l’Est qui pratiquent les soins dentaires à la machette, survendent les radios panoramiques à des clients inquiets tout en étant payés on ne sait pas trop combien, et les centres où le secrétariat prend votre carte vitale quand vous arrivez, alors que vous finissez par ne pas voir le médecin parce qu’il y a encore 30 personnes avant vous... Et vous vous rendez compte que le centre a facturé une consultation de spécialiste à la Sécu, que la Sécu a payé ! Ça se passe à Paris, de manière répétée, et certainement ailleurs en France. Qui contrôle l’ouverture et le fonctionnement de ces entreprises, souvent implantées auprès des populations précaires ? Et après, on prend dans la poche des pauvres pour combler le trou de la Sécu...
Anti-fayotte !
De Michelle (Béziers, 34), par courrier le 6 mai.
Je propose une nouvelle rubrique pour votre journal : « l’anti-fayot ». Et je fais l’ouverture.
OK, FAKIR, c’est bien et bla, bla, bla, mais n’oublions pas de dire ce qui ne va pas : il y a quelques années nous pouvions nous réabonner pour deux ans – formule pratique – et maintenant sur un an seulement.
Bien sûr, vous allez me répondre qu’il y a un abonnement à vie. Mais à 81 ans et demi, je n’ose pas trop. Je vous envoie quand même mon chèque de soutien de 20 €. J’espère recevoir la palme "anti-Fayot" par retour.
Réponse du Fakir : Palme accordée ! Et tu as raison, Michelle, de réveiller notre vigilance : on va imposer des abonnements de dix ans minimum, désormais !
Philo, danse et poésie (extrait)
De Sébastien, par courriel, le 27 juin.
Comme interrogerait [Nietzsche], ne faut-il pas « avoir du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse ? »
Alors, plutôt que de craindre le pire, je nous invite à imaginer l’autre face de cette médaille : espérons ! Focalisons nos énergies sur le bien plutôt que de nous laisser envahir par les énergies sombres et lugubres. Retrouvons le goût de l’effort commun ! Profitons de ce que nous sommes, libres et imparfaits, solidaires et insatisfaits, colériques et créatifs, chaotiques et joyeux, pour enfanter ensemble une belle étoile qui danse. Une étoile qui donnera forcément l’envie à d’autres astres de se joindre au bal. (…)
Cessons de lutter « contre » mais battons-nous « pour » ! Pour les sourires qui communiquent, pour les regards qui pétillent, pour les corps qui s’épanouissent, pour les cerveaux qui grondent, pour les cœurs qui inondent, pour les idées qui jaillissent – et pour celles qui fourmillent.
« Puisque dans ce monde de gains
Nous sommes fous de vouloir aimer,
Commençons par avoir un grain
Et laissons la folie germer... »
La palme du fayot
Ce sont des montagnes russes émotionnelles, que vous nous faites vivre ! On commence avec les doux compliments d’Antoine : « Fervent lecteur du journal, je continue à l’acheter chez mon buraliste dès sa sortie. Continuez, ne lâchez rien !!! » Une bonne mise en jambe pour notre Grand Jury, à l’heure d’attaquer ses délibérations. Puis viennent les hommages un peu plus étayés : « Un grand merci pour votre tiré à part [le Tchio Fakir] sur le Conseil National de la Résistance : texte simple, rappel historique sobre, du bon boulot, bravo » (François).
Puis Christian et élisabeth reviennent sur notre 4-pages « Front Populaire » : « Ce Tchio Fakir a été un outil extraordinaire, dans nos porte à porte, boîtages, discussions, etc. Et de plus très fréquemment feuilleté, commenté, épluché, bref discuté… » Faut dire qu’il nous a coûté cher, notre Tchio… Et justement, arrive Sylvie, de Saint-Pierre des Corps (37) : « Tu trouveras ci-joint un abonnement d’un an pour un ami. J’ai découvert Fakir comme beaucoup par Merci Patron ! Et je me suis abonnée par soutien, je n’en attendais rien... Dès le premier numéro reçu, je me suis mise à le lire de la première à la dernière ligne ! Et maintenant, la Niouz ! Merci et très très longue vie. » Compliments + argent : le combo gagnant !
Les dés semblaient jetés, avant que Vincent ne plie le match : « Merci beaucoup pour votre travail de très grande qualité, et pour les récits inspirants que vous relayez. Désolé, je ne peux prendre qu’un abonnement simple, mais je vous joins deux tickets de jeu à gratter. Au mieux, vous serez riches, sinon ça financera le trou dans les comptes publics. » Et au moment de gratter… Zéro ! Rien ! Nada ! La totale désillusion ! Qu’importe, c’est l’intention qui compte : Vincent, Palme du fayot dès le grattage !