Face aux coupes prévues dans le budget censuré, plusieurs départements – de droite et du centre, pourtant alliés de Macron – menaçaient de ne plus financer le RSA. Pour Didier, ancien chauffeur routier, c’est la guerre civile qui se profile…
"S'ils arrêtent tout va cramer !"
Par Camille Vandendriessche
« Le RSA, j’ai que ça pour vivre. On a la paye le 5, et le 15 on danse devant le buffet ! »
Didier, 55 ans, est au bord de l’explosion. Le RSA et quatre stents, c’est tout ce qui reste à cet ancien chauffeur routier depuis son infarctus. « Je suis insuffisant cardiaque, j’ai du diabète, et de l’asthme, mais on m’a refusé la pension adulte handicapé. Donc depuis 2018, j’ai plus le droit de travailler, mais je suis au RSA.
— Vous touchez combien, exactement ?
— 550 €, monsieur. Le RSA, c’est juste pour payer mon loyer et mes factures. Je vis seul dans un boui-boui de 25m2. À ce prix-là, on peut pas avoir de femme, on a déjà du mal à manger ! Je suis obligé de faire les poubelles, les encombrants, et maintenant d’aller faire la manche à la Poste le 10 du mois pour avoir un peu de sous. »
Quand Didier, bénéficiaire de l’aide sur Abbeville, a appelé à Fakir, je croyais qu’il voulait parler de la réforme du RSA : à partir du 1er janvier 2025, ses bénéficiaires devront effectuer quinze heures d’activité obligatoire pour toucher leur allocation. Quarante-sept départements expérimentent actuellement le dispositif, dont la Somme. Didier fulmine. « Ça s’appelle le STO [Service du travail obligatoire], comme pendant la guerre ! C’est de la main-d’œuvre gratuite. Les gens qui travaillent au Smic, ils vont être virés par les
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