C’est vos témoignages qui nous en persuadent : il est utile, notre canard. Alors, on doit tenir la barre !
Nous : un canard à l’espoir
« Et encore merci pour tout ce que vous faites ! Vos articles sont géniaux et ça me donne beaucoup d’espoirs. » Le tout accompagné d’un petit smiley (que mon vieux téléphone a toujours du mal à afficher). C’est une abonnée de Fakir, rencontrée sur un reportage, qui m’envoyait ce texto.
Je me suis (re)posé la question : à quoi il sert notre canard, qui est un peu, et même beaucoup, le vôtre ? à vous amener de l’info, certes, « mais on n’est pas là que pour ça ! », rappelle Ruffin chaque fois qu’on aborde le sujet, et il a raison – le patron a toujours raison. à passer à l’action, oui, évidemment, comme une suite logique, comme on l’a fait avec nos copains d’Écopla, de Sanofi, avec madame Gueffar et d’autres. à autre chose, aussi, il semblerait donc : à donner de l’espoir. Pas des tonnes, sans doute, et à notre modeste échelle, mais enfin, un peu, quelques graines, de quoi germer, peut-être, plus tard. Honnêtement, j’en ai parfois douté, sorte de scepticisme naturel. Mais vos témoignages se succèdent, souvent, vos courriers, les encouragements chaque fois qu’on parle du canard avec un lecteur. Le signe, sans doute, que Fakir n’est pas totalement inutile, même après 22 ans...
N’empêche, et peut-être justement grâce à ce constat : il faut qu’on se bouge. Qu’on tienne la barre, fidèles au contrat moral (dérangeons les grands mots !), ou au moins aux liens qui nous unissent. Une fois qu’on a dit ça, comment ça se concrétise ? On va devoir, déjà, trouver un nouveau souffle (on le perd parfois, à suivre pendant des années un rédac’ chef député boulimique de travail et insomniaque), se réorganiser en interne, recruter, inventer de nouveaux projets, relancer des formats (audio, vidéo…) qu’on avait trop peu investis, trop timidement, sortir de nouveau nos petits bouquins, trouver une nouvelle formule pour le canard, ambition plusieurs fois annoncée et repoussée. Là, c’est l’heure ! En continuant, aussi, ce qu’on fait depuis des années : aller voir les gens, raconter ces vies qu’on ne voit pas, ramener leurs visages à la surface, donner des perspectives et un peu de joie, tant qu’on y est.
Les pieds et le cœur sur le terrain, la plume et la tête dans l’après, pour ouvrir un bout d’horizon. Franchement ? On ne sait pas trop si on y parviendra de suite. Tout ça se prépare, se pense, les énergies ça se fédère, et ça prend du temps. Pas sûr que, dans vos boîtes aux lettres ou dans votre kiosque préféré, on se revoie avant l’automne – mais on vous tiendra au courant d’ici là, promis. Et vous avez quand même un beau numéro, et de quoi lire, entre les mains.
« Vous nous donnez de l’espoir », disait notre abonnée. Allez : on prend. Parce qu’on vous sent quelques-uns, et même plus, à pousser derrière nous.
Et c’est pour ça qu’à la fin, c’est nous qu’on va continuer à lutter. Et gagner !