« La bête immonde est revenue, mais on ne va pas y passer l’année non plus ! Une marche, un air indigné, un numéro vert et c’est réglé. » Emmanuel Macron s’est posé en rassembleur des droites : « Une petite manif et retour aux priorités : la croissance et les profits. » Quitte à s’allier avec les héritiers de Jean‑Marie Le Pen : « Il faut savoir séparer l’antisémite de l’ultra‑libéral ! »
Union nationale
Reconquête
Sous la pression des ultra‑orthodoxes LR et RN, le gouvernement a lancé la reconquête du RSA. « Après les retraites et le chômage, c’est un nouveau lieu saint qui a été repris aux salariés ! » s’est réjoui Oliver Dussopt. Au prix d’un coup de force institutionnel, que justifie Élisabeth Borne : « Les obus de 49.3 ça évite de négocier avec les terroristes de gauche. Après les horreurs du socialisme, il faut rappeler que ce pays est aussi celui de Raymond Barre et d’Alain Madelin. »
Mais la bataille fait toujours rage sur la santé : « Voilà six ans que nous bombardons l’hôpital, la victoire est proche. » Avec, malheureusement, son lot de victimes collatérales. « On avait pourtant prévenu les gens d’évacuer les hôpitaux publics pour rejoindre les cliniques privées », se désole Élisabeth Borne. « Mais les soignants ont utilisé des boucliers humains comme des enfants cancéreux ou des vieillards. Ces gens‑là sont des animaux. »
Éthique
« Nous avons le gouvernement le plus moral du monde. » Emmanuel Macron s’est offusqué des accusations d’autoritarisme de l’opposition. « Avant chaque bombardement au 49.3 nous avertissons la gauche de l’Hémicycle, qui a tout à fait le droit de se réfugier à droite. Voyez Bernard Cazeneuve ! » Élisabeth Borne a par ailleurs rappelé que l’exécutif n’était pas insensible au sort des victimes de la guerre des classes, et que tout serait fait pour que l’aide humanitaire parvienne à ceux qui en ont vraiment besoin : « Le gouvernement et même Bernard Arnault ont sauvé les Restos du cœur, alors le refrain sur la solidarité, pas à nous hein ! Mais pas avec les migrants, faut pas déconner non plus. » En outre, Gérald Darmanin a rappelé que la police n’avait « quasiment » pas blessé d’enfants pendant l’intifada des Gilets jaunes de 2018. Et quant à la gestion des territoires occupés par la BAC, on ne déplore tout au plus que quelques centaines d’adolescents morts en trente ans. « Et encore, ils étaient tous Arabes ou Noirs, est‑ce que ça compte vraiment ? »
Rire de rien, avec personne
« Pinochet avait un tout petit zizi. Comme tous les fachos ! » C’est la blague qui a fait déborder le pot de chambre sur France Inter. La provocation gauchiste de trop contre une figure de l’ultra‑libéralisme. Et c’est la sidération qui s’installe dans le pays. « Des propos outrageusement anticapitalistes, qui rappellent les heures les plus sombres de la gauche plurielle. » a dénoncé Gérald Darmanin. « Rien n’a changé depuis vingt ans ? Les 35 heures, Martine Aubry et la fin du Bébête Show, c’est ça le programme de la gauche dans ce pays ? »
« Va‑t‑on continuellement associer les libéraux à des fachos ? Il y a des limites à la caricature ! » Alors que les actes anticapitalistes se multiplient en France, Élisabeth Borne a appelé à une grande manifestation de soutien aux patrons et aux valeurs du capitalisme. Avec le RN. « Oui nous défilerons aux côtés du Rassemblement National. Je vous mets au défi de trouver une seule allusion au partage des richesses dans les propos de Marine Le Pen. »
Grèves, manifs, télétravail, démission… Face à la recrudescence inquiétante des entraves à la croissance, « l’open bar » comme il l’appelle, Emmanuel Macron monte le ton. « Chacun doit être responsable de sa parole. On ne peut pas appeler aux 32 heures impunément sans penser aux actionnaires et à leurs familles. » Aussi, le gouvernement entend créer un délit d’appel à la haine des profits. « Derrière chaque chiffre d’affaires en berne, il y a un patron qui souffre. »