Les oreilles, le cachot, la fourchette et les couilles
Au début, j’entendais rien à ce qu’elle me disait. Et pourtant, elle en avait, des choses à raconter, Gisèle…

Publié le 30 avril 2024
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« Et elle, c’est Gisèle, une abonnée Fakir. Abonnée à vie, même. Elle est super ! » C’est Nathalie, après une réunion publique à Orléans, qui me désignait une dame dans la salle. Gisèle a glissé vers moi, petite femme énergique, devant le stand Fakir. « Abonnée à vie, oui, depuis 2006, ça fait un moment ! Mais je le reçois qu’une fois sur deux, la Poste déconne. » Faudra que je voie ça avec Magalie, je me disais, j’étais embêté pour Gisèle, d’autant qu’y avait du bruit, j’entendais pas bien, et elle avait un peu de mal à articuler, il me semblait. Elle a dû s’en apercevoir et s’est excusée, de suite (alors qu’elle n’aurait pas dû) : « Je suis sourde de naissance, j’ai du mal à parler, du coup… »
J’ai trouvé ça admirable, surmonter ainsi un handicap que je n’aurais pas deviné.
« Et c’est dû à quoi, tu sais ?
— Faut que tu parles bien en face de moi, si tu tournes la tête, c’est plus compliqué.
— Pardon… C’est quoi la cause de ta surdité ?
— Aux forceps. Ils m’ont sortie du ventre de ma mère avec les forceps, ça m’a abîmé.
— Mais tu lis sur les lèvres, donc ?
— Oui, enfin, 50 % de ce qui se dit, environ. Pour le reste, je dois faire des théories pour retrouver le sens, et je comprends dix ou quinze secondes après. »
On est collés l’un à l’autre, je me penche pour que Gisèle voie bien mes questions.
« Et à l’école, ça
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