Comment ils nous ont volé la coupe du monde 

La Coupe du monde de foot au Qatar s’ouvre au mois de novembre. Et son tapis rouge se déroulera sur un cimetière d’ouvriers, sur des affaires de corruption, sur un scandale écologique. Lever le voile sur tout ça, malgré nos souvenirs et nos rêves de gosses, c’est aussi raconter la mondialisation par le ballon…

Publié le 23 septembre 2022

Un dîner presque parfait

23 novembre 2010 : ce soir-là, en approchant de l’élysée à l’invitation de Nicolas Sarkozy, alors président de la République, Michel Platini ne se doute pas de l’engrenage dans lequel il s’apprête à mettre le doigt. Après tout, il n’est pas inconcevable qu’une ancienne légende du foot français, par ailleurs président de l’UEFA, la puissante fédération européenne de football, soit invitée à dîner par le Président. Mais en s’asseyant à table, l’ancien numéro 10 ne peut masquer sa surprise. Outre Nicolas Sarkozy, Claude Guéant (le secrétaire général de l’Élysée) et Sophie Dion (la conseillère pour le sport) deux invités dont il ignorait la présence ont pris place autour de la table : Tamim al-Thani, le prince héritier du Qatar (devenu depuis émir du petit état du Golfe), et Hamad ben Jassem al-Thani, le premier ministre qatari de l’époque. Platini fait vite le lien : dix jours plus tard doivent être décidées les villes qui accueilleront les Coupes du Monde 2018 et 2022. Or le Qatar candidate pour cette dernière. En tant que patron de l’UEFA, son vote et sa capacité à faire pencher la balance seront décisifs. Pour « Platoche », c’était déjà bouclé. Il voterait, pour 2018, pour l'Angleterre ou le duo Belgique/Pays-Bas. Et il avait par ailleurs déjà soufflé aux états-Unis que son choix se porterait sur eux pour 2022. « Surtout, il a été très clair sur le fait quâ

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