Dans la cuisine de Darwin (n° 106)

Trente ans que Darwin classe ses milliers de coupures de presse, collectées une à une, rangées dans des classeurs, des cartons, ou punaisées aux murs de sa cuisine. « C’est pour ne pas oublier d’être en colère », précise‑t‑il. Bienvenue chez le philosophe accro à la presse people.

Publié le 3 mars 2023

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Retraités (du capitalisme)

Version Fémina, janvier 2023.
Cet article m’inspire une réflexion : le capitalisme saccage tout, mais arrive également à faire du blé avec ce saccage. Il malmène les écosystèmes, mais parvient à faire du blé avec les quelques enclaves intactes qui restent, en y envoyant les gens se laver de toutes les saloperies qu’il leur fait vivre à longueur de temps. Le serpent se mord la queue et s'empoisonne lui‑même. Ici, donc, on nous parle de « Luxe, calme et volupté », comme Baudelaire dans Les Fleurs du mal. Mais à qui s’adresse‑t‑on, pour proposer des retraites « à méditer face aux gorges du Tarn », à 2000 euros par personne pour cinq jours ? Un cadre à la retraite perçoit en moyenne une pension 2,5 fois supérieure à celle d’un ouvrier. Et il peut espérer vivre jusqu’à 82 ans, contre 76 ans pour le second, qui vivra en outre sa retraite en mauvaise santé – j’ai malheureusement pu le constater avec mon père, lui‑même ancien ouvrier… Bref, à 2000 euros pour quatre nuits, donc, on achète le droit de ne pas avoir de télé, ni de wi‑fi, dans un « décor bohème ». En somme, on paie pour se passer de ce que le capitalisme nous fourgue le reste du temps. Cela m’évoque les films d’anticipation que je regardais gamin (je vous conseille Zardoz, en 1974, avec Sean Connery !), qui mettaient en scène deux mondes, un pour l’élite et un autre des bas

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