L'actu parodiée par Valéry Chartier, de l'agence La France d'après.
Uber vote

« Si on veut que les bourgeois votent, il faut adapter l’élection à leur mode de vie. Ils ne font déjà plus les courses ni le ménage, ils télétravaillent, pourquoi ils iraient voter ? » Dans sa volonté de modernisation du processus électoral, Emmanuel Macron entend lancer le chantier de l’ubérisation du vote. « En deux clics, un livreur viendra chercher votre bulletin et le déposera dans votre bureau de vote. Et même depuis votre résidence secondaire ! » Une procuration 2.0, la confidentialité en plus. Le gouvernement voit aussi dans cette mesure l’occasion de valoriser le travail le dimanche auprès des jeunes des quartiers populaires. « Il vaut mieux les occuper à bosser utilement, plutôt que de leur laisser le temps d’aller voter n’importe quoi dans leurs cités. » Bénéfice démocratique immédiat, car il y a urgence à « éviter que l’islamo‑gauchisme ne surfe sur la vague de la précarité ». Prochaine étape de la révolution électorale voulue par le Président : la location de vote via l’appli VoteBnB. « Votre vote est vacant, il peut être rentabilisé. Vendez‑le à un riche qui saura l’utiliser, et arrondissez du même coup vos fins de mois ! » Voilà de quoi lutter concrètement contre la précarité, sans rien céder aux populismes – au contraire. « Et l’achat de vote sera défiscalisable. C’est du win‑win ! »



