« On a l'impression d'être non pas dans une abbaye, mais dans une usine ! Les gens sont pressés, serrés, ils n'entendent rien à ce qu'on dit… C'est infernal ! » Recrutée voilà dix ans comme guide à l’abbaye du Mont-Saint-Michel, en Normandie, Anne Le Page n'imaginait pas ce qui se cachait derrière la carte postale d’un des sites touristiques les plus visités en France, avec 3 millions de visiteurs par an pour le Mont, 25 habitants à l’année ! « On est en sous-effectif permanent... Alors que l’an dernier, on a battu le record de vacataires : ils sont une trentaine en pleine saison, pour 55 salariés permanents, plus d’un tiers du total ! Certains jours, on n’est que deux salariés et huit vacataires pour gérer 4500 visiteurs. On fait du mieux qu'on peut, on tire sur la corde, mais on n’en voit pas la couleur, au niveau des salaires. » Au bout de dix ans, Anne plafonnait à 1700 euros…
Pourtant, l'abbaye du Mont-Saint-Michel est l'une des poules aux œufs d'or du Centre des monuments nationaux (CMN), avec l'Arc de triomphe, le château de Chambord ou les remparts de Carcassonne. Mais ici comme ailleurs, hausse de fréquentation rime surtout avec surexploitation. Alors à l'automne dernier, Anne et ses collègues multiplient les réunions avec la direction de l'établissement et du CMN. La pile des revendications est aussi haute que le sommet du Mont : départs en retraite non remplacés, guérites d'accueil insalubres, suppre
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