L’exploité du mois : Hubert et Sandrine sortent le grand jeu

« Moi ? Je suis là par amour. Sinon, je peux passer douze heures seul dans mon jardin à parler avec mes tomates. Tant que poussent mes carottes… »

Publié le 23 septembre 2022

Hubert avait prévenu : lui est un grand pessimiste - défaitiste. « Mais si je ne la suivais pas sur les manifs, je ne verrais jamais ma femme, disent les copains… » S’il est là, à chaque événement, chaque fête, à redonner la patate aux gens, c’est donc parce que sa chère et tendre l’y traîne ? Sandrine – c’est elle – secoue la tête, se marre. « Du coup, je te fatigue, hein ? Moi, pas question que je rate tout ça. Ça m’équilibre, ça me maintient, ça m’empêche d’être trop en colère. On est plus heureux dans le combat que dans l’inaction. » L’une finit les phrases de l’autre, et vice-versa. Des couples comme ça, ça semblait écrit. Jusque dans la généalogie, même. Le père d’Hubert, maire de Domart, dans la Somme, pendant 36 ans, « élu pour la première fois le jour de ma naissance », était socialo. À connaître les noms, prénoms et histoires de tous ses administrés, à se dépouiller chaque fois que l’un d'eux venait demander de l’aide dans le salon familial. « On est tombés dans la marmite. Petits, avec mes frères et sœurs, on coloriait les roses sur les tracts noir et blanc tirés à la ronéo. » Les grands-parents de Sandrine, qui ne savaient pas lire, ont eux traversé les Pyrénées pour fuir le franquisme. « On a été élevés à l’Huma et Pif Gadget. » Voilà qui vous met la vie sur les bons rails. Sandrine est instit’ « dans la belle école de la République ». H

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