Joue‑la comme Ulysse !

Ruffin, c’est comme le Bip Bip qui court tout le temps : difficile de le coincer, même entre deux portes. Dans un bistrot du Xe, à Paris, on s’est quand même posés, chocolat et jus d’orange, pour causer d’inaptitude au travail, de pots de yaourt, du plus gros plan social de l’histoire, d’Ulysse, de miettes et de festin.

Publié le 1 décembre 2023

Fakir : On est secoués par une actualité internationale dramatique, et ça éclipse un peu tout. Comment on vit ça, quand on bosse sur des sujets qui disparaissent, au moins médiatiquement, du jour au lendemain ? François Ruffin : Tu sais, même dans les temps dominés par l’actualité internationale qu’on connaît, par les heurts et les malheurs du monde, on mène toujours un travail souterrain, comme un fil conducteur. Ces derniers temps, ça a été mon rapport sur les accidents du travail et les maladies professionnelles. Et j’en suis assez fier, je peux le dire. L’an passé, ce rapport – je ne sais plus qui l’avait produit – il faisait deux pages. Cette année, on en a fait 80. F. : On a souvent parlé de ces thèmes, dans Fakir, mais en tant que député, comment tu te retrouves à travailler sur un sujet comme ça ? F.R. : En fait, ça remonte au coeur du conflit sur les retraites. Je me rends sur un rond‑point à Amiens, celui du péage, en haut de l’autoroute, tu vois ? et là, je tombe sur une dame, de la CFDT, qui bosse à l’hôpital, et qui me raconte qu’elle va travailler, tous les jours, sous morphine, et… F. : Sous morphine ? Elle prenait de la morphine pour pouvoir bosser ? F.R. : Oui, tu réalises ? Derrière, je vois son mari, qui bosse à Valeo, et me raconte les charges qu’il porte, toute la journée. Là, le mal‑être au travail surgit. Je continue ma tournée, j’arrive au rond‑point de l’Oncle Sam,

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