Le Capital raconté par… mon préservatif

Quels liens entre notre caddie et leurs profts ? Quelle part de notre porte-monnaie va dans la poche de l’actionnaire ou de l’intérimaire ? Les petits objets du marché de proximité racontent les grands marchés mondialisés. Fakir remonte la filière de la production et de l’exploitation.

Publié le 15 septembre 2023

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La débandade de la biodiversité

La production mondiale de latex, matière de base de la capote, est largement concentrée en Asie. Olam, géant singapourien, y achète partout des terres pour planter des centaines de milliers d’hévéas (dont on extrait le latex), au prix de la disparition des forêts primaires. L’entreprise, aussi experte en évasion fiscale qu’en versements de pots‐de‐vin, se trouve en bonne place sur la liste des Paradise Papers. Ce qui ne l’empêche pas de fournir en latex l’un des géants du secteur, Karex. Karex, c’est cinq milliards de préservatifs par an, envoyés dans plus de 140 pays. Goh Miah Kiat, son patron, ne manque pas de projets : économies sur la « masse salariale » par automatisation des chaînes de production, remembrement des terres pour rompre avec une agriculture paysanne pas assez rationalisée. C’est que l’hévéa est encore cultivé, selon lui, sur des parcelles trop petites. Son rêve : planter 40 000 hectares d’hévéas supplémentaires par an. De quoi faire flageoler nos espoirs de préserver une biodiversité en pleine débandade.

Chemsex

L’association Génération Cobayes, qui sensibilise les jeunes aux liens entre environnement et santé, envoie régulièrement des préservatifs dans des laboratoires indépendants. Les résultats ne sont guère rassurants. Camille Marguin, sa déléguée générale, avertit : « On trouve dans les préservatifs des perturbateurs endocriniens comme le pa

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