Le Capital raconté par… mon cachet de paracétamol

Quelle part de notre porte-monnaie va dans la poche de l’actionnaire ou de l’intérimaire ? Les petits objets du marché de proximité racontent les grands marchés mondialisés. Fakir remonte la filière de la production et de l’exploitation.

Publié le 3 mars 2023

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Délocalisation : l’effervescence

Les décennies 2000 – 2010 : pour l’industrie des médocs, c’est l’ère de la grande délocalisation de la production vers l’Asie. Les contraintes environnementales y sont faibles, voire inexistantes, et les salaires dix fois inférieurs à ceux de la France. Un paradis, pour Big Pharma ! Et tant pis s’il ne reste qu’une seule usine de paracétamol en France, à Agen. Une usine qui tourne au prix d’une production en flux continu, H24 et 7j/7, que les dirigeants d’Upsa imposent aux salariés au nom du chemistry flow (procédures de production chimique en continu). Des méthodes initiées par les groupes américain BMS puis japonais Taisho, deux ogres qui ont racheté la boîte française. Les salariés, eux, déplorent « l’absence d’écoute », « le management à l’ancienne », la « fermeture d’esprit des dirigeants ». Côté humoriste, Olivier Bogillot, le patron de Sanofi France, reconnaissait lui‑même en 2020, crise sanitaire oblige, que « l’industrie du médicament est allée trop loin avec les délocalisations » ‑ tout en continuant, « en même temps » ‑ à fermer en France des sites à tour de bras… Une indépendance européenne serait pourtant possible en se concentrant seulement sur trois cents molécules. À condition de diminuer – un peu – les marges des actionnaires, et prioriser la souveraineté sur les dividendes (Sanofi, c’est quelque 6 milliards d

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