Le Capital raconté par… mon tube de rouge à lèvres

Quels liens entre notre caddie et leurs profits ? Quelle part de notre porte‑monnaie va dans la poche de l’actionnaire ou de l’intérimaire ? Les petits objets du marché de proximité racontent les grands marchés mondialisés. Fakir remonte la filière de la production et de l’exploitation.

Publié le 28 avril 2023

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De quoi voir rouge

Leurs lignes les plus automatisées « sortent » 2000 à 3000 tubes de rouge à lèvres par heure, que des agents doivent contrôler visuellement un par un : bienvenue à Ferrières‑en‑Brie (Seine‑et‑Marne) et à Lassigny (Oise), « fleuron » de L’Oréal, les deux principaux sites français de fabrication de rouge à lèvres. Dans cette branche de la cosmétique, toujours la même organisation : sur les lignes, opérateurs, conducteurs et contrôleurs « visuel », « texture » ou « tenue » s’agitent au milieu du vacarme des rotors (qui cisaillent les pigments colorés) et des mitigeurs (où prend forme le rouge à l’intérieur du tube) : une chair à canon ouvrière au service des canons marketés de la beauté. Chez l’Oréal, 482 « collaborateurs » slaloment ainsi entre 40 lignes de conditionnement et 25 cuves de fabrication. Comme quoi l’automatisation des procédures pour limiter la pénibilité des tâches a ses limites... Plus haut dans l’organigramme, « l’équipe créative » opère la synthèse « des tendances chromatiques dominantes du moment » avec les « designers couleurs », aussi bien « artistes » que chimistes selon Zak Yopp, directeur de la création chez l’Oréal. Les experts en packaging élaborent eux la combinaison « idéale » entre logo, typo et photo afin d’orienter nos fameuses « pulsions d’achat ». Ce n’est pas tout : cette industrie emploie aussi de

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