L’exploité du mois : Maïmouna, l’exploitée inter-classes

« C’était en 2017 : des copains abonnés à Fakir me proposent de me joindre à la campagne de Ruffin pour les Législatives. On a fait le week-end de lancement, entre potes. Ça nous avait tellement plu qu’on est revenus ! »

Publié le 20 mai 2022

Maïmouna venait de mettre le doigt dans l’engrenage. Mais elle était prise dans nos filets depuis quelques mois, déjà, sans le savoir. « J’étais allée voir Merci Patron ! et ça avait été un déclic. Avec quelque chose d’essentiel dans la démarche : lutter en se marrant. » Grande, fine, cheveux frisés au vent, les yeux noirs, on repère vite Maïmouna, de Fêtes de l’Huma en fêtes tout court. Chargée de recherche au CNRS – « sur la physique optique, pour améliorer l’imagerie médicale » – elle suit le chemin obligé pour tout Fakirien qui se respecte : vendre des journaux à la criée, d’abord. « Et là, c’est surtout avec les gens que tu noues un truc, plus qu’une cause, finalement », elle songe. « À Fakir, y a une diversité de profils incroyables, des anciens ouvriers et des cadres, des classes populaires et bourgeoises, que des gens qui réfléchissent, qu’ils aient fait des études ou pas. Un gars comme Patrick, ancien bûcheron, il m’a tellement apporté intellectuellement… » Faut dire que, pour « Maï », la démarche relève de la catharsis. « J’avais besoin de ça. Je suis vraiment le résultat d’un croisement de classes : un père sénégalais qui vient de tout en bas de l’échelle, et qui galère encore vraiment aujourd’hui. Et de l’autre côté, une mère expatriée à Washington, mes potes de jeunesse fils d’ambassadeur… J’ai toujours vécu entre ces deux extrêmes, à côtoy

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