« Le capitalisme est menacé comme jamais. Il va falloir le défendre avec autre chose que des balles en caoutchouc ! » Face à l’impasse sociale, Emmanuel Macron a décidé de revoir en profondeur la politique du maintien de l’ordre. « On ne va pas attendre qu’il y ait un drame, qu’un actionnaire soit ruiné pour agir. » Il est temps de rétablir l’ordre. « On veut des violences policières, des vraies ! »
Maintien de l’ordre capitaliste

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Dignité
« Nous ne pouvons plus accepter de voir notre police s’avilir chaque jour, perdre toute dignité. » Christophe Castaner n’avait pas de mots assez forts pour exprimer son dépit alors que défilaient en boucle sur les réseaux sociaux les images « du croche-patte de la honte ». « Un croche-patte ! Et pourquoi pas un coup de règle sur les doigts ? Nous sommes la risée du monde sécuritaire. Je suis désolé, mais si un voyou vient menacer le capitalisme, c’est au minimum les deux genoux pétés et un œil en moins. On n’est pas des bisounours. »
Le ministre a tenu à rappeler les forces de l’ordre à leur devoir « d’exemplarité » et à leur mission la plus élémentaire. « On n’est pas dans la cour d’école, c’est la guerre ! S’il faut tirer à balles réelles, il ne faut pas avoir des pudeurs de pucelle ! Vous êtes là pour défendre notre croissance, nos profits. À tout prix ! Si le capitalisme tombe, c’est la démocratie qui sombre avec lui ! »
Et le ministre a rappelé qu’il s’agissait de l’image de la France, de son rayonnement dans le monde. « Comment voulez-vous rassurer les investisseurs ? Quel message on leur envoie ? Venez licencier en France, on vous protègera avec des pistolets à billes ! Ce n’est pas sérieux. » La police reste ici le dernier rempart contre le radicalisme social.
Les moyens d’agir
« Il faut libérer les énergies, libérer les policiers des carcans réglementaires, favoriser la prise de risques, l’initiative. » Emmanuel Macron entend rendre le métier de policier à nouveau attractif. « Il est scandaleux qu’un policier doive rendre des comptes dès lors qu’il défend son pays, ses profits. Dans quelle grande démocratie libérale on emmerde un flic pour une fouille rectale un peu poussée ? »
Aussi, le gouvernement veut créer « un droit de légitime défense du capitalisme ». « Dorénavant, dès qu’un policier sentira une attitude hostile au libéralisme, aux banquiers, à la propriété privée, il aura le droit de tirer. Et pas au LBD, au fusil d’assaut ! » Voilà qui devrait avoir un effet dissuasif. « Je pense qu’ils vont réfléchir à deux fois avant d’écrire des conneries sur des banderoles. »
Par ailleurs, le ministre a décidé d’interdire le controversé LBD. « Pas assez létale. » « Ça fait peur à qui le LBD ? Et pourquoi pas une fronde ou un boomerang ? On a inventé la poudre depuis ! » Il est temps, pour le gouvernement, que la police bascule dans la modernité.
Revenir aux fondamentaux
« Quand avons-nous perdu notre savoir-faire ? » Le président de la République a regretté le temps où « notre police, avec ces méthodes disruptives et agiles, était un modèle pour le monde. » « Rafler des juifs, noyer des arabes, voilà qui faisait la grandeur de la France ! Et je ne vous parle pas des viols collectifs au fond des commissariats ! Et maintenant, on s’excuse pour un œil crevé ou une main arrachée… »
Le gouvernement veut rendre sa fierté à la police française, en redonnant du sens à son métier. Quitte à parler franc. « Il y a de la noblesse à extorquer des aveux à coups de coude dans les couilles. » Et le président a tenu à valoriser certaines pratiques. « La manière dont la BAC fait régner la terreur en banlieue montre que rien n’est perdu. On sait encore s’occuper des noirs et des arabes dans ce pays ! »
Reste à retrouver le sens du combat social. « Ce n’est pas parce qu’ils ont des Gilets jaunes et la gueule de votre tonton Henri qu’ils ne sont pas dangereux. On a aussi le droit de leur péter le larynx à coups de talons ! » C’est à ce prix que la police française retrouvera son honneur.