Les petites mains : nos États très généraux
On veut bien la faire, nous, la révolution.
Mais au pied du mur, c’est plus compliqué…

Publié le 20 mai 2022
« Un peu de silence, s’il vous plaît. Si nous sommes réunis ici, autour de cette table, c’est pour formuler des doléances en vue…
— Enfin, c’est parce que c’est l’heure du repas et qu’on a faim, surtout.
— D’ailleurs, c’est décompté du temps de travail ? Parce que normalement, c’est une pause, le repas.
— Non mais on peut pas se concentrer cinq minutes ? Je reprends : on doit, donc, formuler des doléances pour le nouveau directeur…
— … ou directrice. »
L’audit de Fakir, premier du nom, l’avait pointé : ce serait bien que le canard embauche un directeur (ou une directrice, donc) pour « éviter les flottements » entre deux coups de bourre. Qu’on ne s’endorme pas trop sur nos lauriers, en somme ! Rien que ça ! Du coup, on a pris les devants : accueillir le nouveau dirlo avec nos revendications, direct. Marquer notre terrain, d’entrée de jeu, histoire qu’on parte tous ensemble du bon pied.
Mais nos états généraux des Petites mains avaient du mal à démarrer.
« Donc, je disais, il faut qu’on marque une rupture claire, franche, et qu’on profite…
— Tu me passes le pain, s’te plaît ?
— … qu’on profite de l’occasion pour rompre avec les habitudes de pingrerie et de rationnement instaurées par Ruffin. J’ai fait une liste : on pourrait réclamer des tickets resto.
— On bouffe déjà à l’œil, c’est payé par la boîte. Et manger à côté, franchement, ce sera moins b
Articles associés
Pour ne rien rater, inscrivez-vous à la
NIOUZLAITEUR
Les plus lus
Fakir vous emmène au théâtre! Parce que c’est une pièce, qui s’est jouée au tribunal correctionnel de Paris pour le procès de Bernard Squarcini, accusé…
La victoire est possible : c’est une chance, une accélération de l’Histoire, comme il s’en offre parfois.
Au moment où bénéfices et dividendes battent tous les records, Macron, Attal et Le Maire ont eu une idée géniale pour trouver de l’argent, et…
Ils étranglent les clients – les Français. Ils étranglent leurs propres salariés, leurs gérants. Ils étranglent leurs fournisseurs. Ils étranglent, même, les comptes publics. Tout…
« Poules », « moutons », « bétail », « troupeaux », « machines »… Les professionnelles de la petite enfance ne sont pas tendres avec nos bouts de chou. Peut‑être parce qu’elles sont elles‑mêmes…