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Retour vers le futur
De Nicolas (Figeac, lot) le 26 décembre
Les années 80 : vous savez, quand la baguette de pain faite par un vrai boulanger coûtait l’équivalent de 30 centimes d’euros, et qu’elle restait encore bonne deux jours plus tard. Quand nous pouvions aller n’importe où en France par le train. Ce temps béni où le plus petit des restaurants faisait de la cuisine et non de l’assemblage de produits industriels, ce temps écologique où les meubles et les objets que vous achetiez vous duraient une vie, sinon plus. Ce temps humain où l’on comprenait sa facture d’électricité et où on pouvait avoir un autre humain au téléphone pour régler un problème… Nous sommes en 2022, bien loin de ce confort social des années 80... Comment est‑ce possible ?
Où sont les progrès promis par les néo‑libéraux ?
Pourtant la France ne s’est pas appauvrie : le PIB a quasi doublé depuis 1980 et les technologies aidant, il est tout à fait anormal que nous ne puissions plus nous payer ce que nous avons connu il y a 40 ans. Le gâteau a doublé de taille mais on vit moins bien qu’avant... cherchez l’erreur ! Le mirage pour faire patienter les pauvres, sommés d’attendre la croissance pour en récolter les fruits, ne tient plus. Alors s’il faut un programme pour la France, ce n’est pas une énième réforme du système ou une soi‑disante modernisation, ou je ne sais quelles balivernes. C’est plutôt un retour en arrière qu’il faudrait opérer !
Le coin des Tchiots
De Mikael (Dole, Jura), par courriel, le 8 janvier.
Mon fils Amine de sept ans ne sait pas encore bien lire mais « ils ont l’air rigolo les dessins dans ce journal ». Ce n’est qu’un combat, il faut continuer le début...
On passera comme d’hab’ à la fête de l’Huma.
Hôpital Potemkine
De Lucas (Lyon), par courriel le 6 février.
Mon billet, tandis que je quitte l’hôpital Lyon‑Sud ce matin après une nuit de travail... Cette semaine sera la semaine de la certification de l’hôpital Lyon‑Sud pour l’HAS. [Alors,] tandis que les pénuries en paramédicaux à l’hôpital s’aggravent de jour en jour, mettant gravement à mal la sécurité des soins, les agents subissent une forte pression de la direction, pour ce qui est une mascarade : curieusement, ce lundi, les infirmier.ières et aides‑soignant.e.s sont pléthore, et cela vire à l’indécence. Les services n’ont jamais été aussi lustrés, rangés, et le petit matériel renouvelé en 48h.
Soudainement l’argent magique est de retour (et les paramédicaux disparus aussi, par miracle). Bien sûr tout retombera dès la semaine prochaine dans l’indifférence généralisée. L’essentiel est de faire bonne figure, pour que les directions aient leur notation, mais ne nous y trompons pas : ce ne sont ni les soignants (revenus sur leur repos, ou à qui les congés ont été refusés cette semaine) ni les patients qui seront les bénéficiaires de cette tartufferie. Voilà l’illustration qui montre les profondeurs abyssales dans lesquelles le service public hospitalier est tombé.
Reprenez votre argent !
De Marie‑Christine, par courriel, le 6 février.
Quelle n’a été ma surprise de recevoir un document et un chèque me signalant que nous sommes… éligibles au chèque énergie !! Retraités tous les deux, mon conjoint architecte continue son activité professionnelle (pour le plaisir...). Nous avons un revenu imposable pour 2021 de 68 985 € et payons 8 539 € d’impôt, reste net 60 446 € soit 5 037 € par mois. Et bien contre toute attente nous recevons un chèque de 100 € pour faire face à notre facture EDF, soit 5 % de notre facture annuelle !
Arrêtez‑les !!! Qu’est‑ce que veut dire cette distribution d’argent sans discernement ? Cela ne correspond à rien ! Aidons les gens qui en ont réellement besoin ! Au lieu de distribuer de l’argent au hasard, il serait plus judicieux de faire baisser le prix de l’énergie. Il va sans dire que je n’utiliserai pas ce chèque, mais je suis furieuse de la démarche démago de ce gouvernement et de notre roitelet : « Aimez‑moi ! Je suis si généreux… »
La Palme du fayot
Est‑ce la bataille des retraites qui pompe toute votre énergie ?
Vous voilà bien avares d’efforts pour décrocher le Prix de la Lèche, ce mois‑ci ! Tenez, prenez Manuel, de Louzy (Deux‑Sèvres), qui « concourt officieusement » pour la Palme, sous prétexte qu’il a créé avec ses copains sa boulangerie en Scop, pour du « bon pain local abordable », circuit court et tout le tintouin, et qu’il l’a appelée… « Merci Pâton ! » Et tu penses que ça suffit, Manu ? Quid « des brioches, des fougasses » dont tu nous rebats les oreilles ? Pas une seule glissée dans le courrier ? Recalé !
Michèle, d’Asnières (92), fait plus sobre, plus humble : « C’est la première fois que je lis votre journal. Super numéros ! Super dossiers ! Un journal écologiste, de gauche, ça existe encore ! » Du coup, elle achète direct quelques journaux pour ses connaissances, « pour les réveiller », et promet d’utiliser les articles de Fakir dans ses cours de soutien scolaire. En voilà, des débuts réussis dans la Fakirie !
Mais le jury avait l’âme bohême, ce mois‑ci. Et il décerne, pour son originalité artistique (et les sous qu’elle nous file, aussi, faut le dire), le grand prix à Nathalie H., qui multiplie les abonnements, réabonnements, offres de Noël et tee‑shirts et bouquins pour ses proches.
Voilà, comment parler au cœur du jury !