Le courrier des lectrices et des lecteurs reçu et traité par notre bénévole Nicole.
Nous écrire : courrier@fakirpresse.info
Nos lecteurs sont les meilleurs ! (n°110)

Violence institutionnelle
D’Aurélia, de Léchelle (77)
Ma réalité, c’est celle des manquements (mensonges) de l’Éducation nationale. Mais à qui me raconter ? Parce que ça me ronge. Chaque jour se passe avec des sanglots cachés et une usure qui me mène jusqu’à mon école à reculons. Bon, ok, tu n’es pas un cabinet de psy. Mais ça va me soulager de te parler. Je n’en peux plus. Je me sens usée, fatiguée, au bout de mes forces et de ma foi. Je lance un cri. Mon cri en sourdine depuis si longtemps : les élèves à besoins particuliers, en inclusion dans l’école publique, subissent de la violence institutionnelle. Leurs enseignants aussi. (…) 9h avec notre géniale AESH sur 21 prévues, pour deux enfants/élèves qui ne travaillent pas du tout seuls, 25 élèves, dont trois élèves CE2 non lecteurs, une élève dyslexique, une élève allophone, ceux dont il faut spécialement, surveiller le comportement, l’hygiène... L’inclusion à l’école, c’est de la débrouille, du système D. Au seul enseignant de gérer l’inclusion, tout en jonglant avec ses autres élèves, tout en culpabilisant de ne pas faire assez, de ne pas faire mieux, de ne pas offrir aux autres ce à quoi ils ont droit eux aussi. J’ai 44 ans, 23 années de boutique, et là, je me sens vidée. Si je tiens c’est pour mes enfants. Parce que j’aurai trop honte de flancher devant eux, alors que chaque jour, je leur dis combien c’est formidable d’aller à l’école, d’apprendre, de grandir...
Petite annonce
Petite annonce de Julie alias sauvonslaterrejl
Je m’appelle Julie, j’ai 15 ans, je suis Mosellane et activiste pour l’environnement depuis l’âge de 11 ans. J’ai récemment ramassé 40 000 mégots pendant mes deux mois de vacances. Je suis aussi à l’origine d’une pétition contre le broyage des poussins mâles qui avait fait à l’époque plus de 33 000 signatures. Et enfin je suis aussi à l’origine de la pétition « Opticiens : stop à la consommation de plastique ». On parle d’une pollution de masse. Je suis aussi suivie par plus de 30 000 personnes sur Instagram. Il serait possible de diffuser mes actions ? Je veux absolument sensibiliser le plus de personnes possible, même si je suis encore très jeune. Si jamais vous voulez plus de renseignements, n’hésitez pas à me recontacter.
Revue de presse
De Dominique, St Pierre de Chartreuse (38)
Je lis Alternatives économiques. J’y ai trouvé quelques articles intéressants dont un dossier sur les entreprises accros aux subventions nationales (de la France). En 2022, les subventions nationales se sont élevées à 160 milliards d’euros ! Soit 27 % du budget de l’État, tout cela pour une efficacité médiocre.
Dans un numéro du Canard enchaîné d’août 2023, sur les investissements publics de quelques pays d’Europe pour les chemins de fer (en euros par habitant et par an) : France : 46 €, Allemagne : 115 €, Italie : 115 €, Suisse : 413 €, Royaume‑Uni :187 €, Espagne : 67 €, Luxembourg : 607 €. À noter que la SNCF était numéro Un mondial pour la ponctualité des trains dans les années 60 !
Pas pour devenir riche…
De Paul, le 28 octobre
Suite à la revalorisation salariale dite Ségur (183 € net/mois) dans le secteur médical (hôpital, ehpad...) le secteur médico‑social (IME, Esat...) a réussi à l’obtenir en avril 2022. Sauf que les services technique et administratif ne l’ont pas obtenue alors qu’ils ont travaillé pendant le COVID et ont subi l’obligation vaccinale. Cela entraîne une situation d’injustice très difficile à vivre pour les salariés exclus. Bien entendu, ils font souvent partie des plus petits salaires… Une salariée à Albi s’est mise en grève de la faim récemment. Si faire une grève de la faim pour 183 € peut paraître excessif, je peux le comprendre car cette situation donne le sentiment d’être des salariés de seconde zone. On pourrait même dire pour provoquer que l’on vit une situation de ségrégation salariale. Pour info on est 20 exclus sur 150 employés. Pour parler un peu de moi : cuisinier en Esat diplômé et avec plusieurs années d’expérience, au Smic. Je suis donc payé environ 13 % de moins que n’importe quel autre salarié ayant obtenu le Ségur et que je côtoie quotidiennement. On travaille pas dans un Esat pour devenir riche mais je suis pas contre un minimum de reconnaissance… Bravo pour votre journal dont le plus gros défaut est de ne paraître que tous les trois mois.
La Palme du fayot
Quand on dit que nos lecteurs sont les meilleurs, parfois, on le regrette : des longues lettres, du débat, des réflexions, des témoignages qui nous fendent le coeur… Mais tout ça nous donne un boulot fou ! Heureusement, il y a aussi ceux qui postulent juste, consciemment ou non, au grand prix de la Lèche. Comme Pierre, qui, après un « bravo pour ce que vous faites » au tarif syndical, et malgré sa « petite retraite », prend un abonnement et quatre tee‑shirts. Bien !
Pas mal, aussi, Hervé, qui nous explique avoir « découvert Fakir cet été en vacances, et franchement j’ai acheté ce canard parce que c’était le moins cher. » Mais de qualité, on espère ! « J’ai découvert un journal porteur d’espoir et pas donneur de leçons. J’ai vraiment adoré et j’en parle autour de moi. Je n’ai lu qu’un numéro et je m’abonne direct. Même que je prends un t‑shirt. » C’est bien, Hervé, d’en parler autour de toi. Mais on peut faire mieux, encore : transmettre ! Abonner sa descendance, de mère en fils, de père en fille, que Fakir, ça devienne l’atavisme familial. Regardez Mickael, et prenez‑en de la graine : « Mon fils qui a 17 ans et qui est en terminale, bénévole aux restos du coeur, autiste asperger, et qui est un fils génial veut que je l’abonne à Fakir. Trop fier de lui ! » Et nous, donc !
Mais ce mois‑ci la Palme revient sans contestation à Bruno, de Léognan, en Gironde. « Voilà plusieurs mois, j’ai abonné à vie mon fils Bertrand. Depuis, Bertrand a déménagé, alors c’est moi qui le lis en premier et je lui amène quelques jours plus tard. Nous avions choisi un abonnement à vie mais c’est plutôt un abonnement héritable. Alors j’ai décidé de t’envoyer un chèque de 1000 € pour t’aider. » Mille euros ! Un an de courses pour toute l’équipe ! C’est plus du fayotage, c’est de l’aide humanitaire, se réjouissent les Petites mains. Merci, Bertrand !