n° 98  

Nos lecteurs sont les meilleurs ! (n°98)

Par L'équipe de Fakir |

Le courrier des lectrices et des lecteurs reçu et traité par notre bénévole Nicole.
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Le vrai retour à la terre

Régine, Saint-Gemme (36), par courrier, le 22 février

Régine, de Saint-Gemme (36) partage ses recettes pour limiter la pollution mortuaire, et les frais d’obsèques.

Au sujet de l’enterrement dans Les drapeaux sur la tristesse, dans le numéro 97, il n’y a pas lieu de faire intervenir une agence de pompes funèbres. Une fois le médecin légiste passé, on garde le corps jusqu’à l’enterrement. Quant à l’emplacement vous pouvez demander à la mairie une inhumation dans le carré des indigents. C’est bon pour cinq ans jusqu’à ce qu’on transfère les os en fosse commune. Dans certaines communes il y a des « charitons », des hommes généralement, qui aident la famille pour la mise en bière, la veillée et le transfert jusqu’à la tombe. Le corps peut être mis dans un cercueil en carton (offres sur internet 300/600 €, homologuées par le ministère de la Santé). Il y aurait lieu de faire un grand dossier sur la mort et permettre aux gens de s’autonomiser et imposer aux communes de revoir le cadastre du cimetière. Dans notre commune (274 habitants), il y a une dizaine d’emplacements et l’on paye une quarantaine d’euros pour creuser la tombe. Notre projet ici est de faire un cimetière naturel, pas de béton, pas de fleurs artificielles, juste la terre et la nature mais l’administration... c’est une lutte. Incinérer les corps, ça rapporte et ça pollue, et cela empêche d’enrichir la terre.

Du toboggan sur les arcs-en-ciel

Mélina, par courriel, le 5 mars

Mélina nous met un peu de baume au cœur avec les rêves de son fiston.

Sortons un peu des statistiques, des chiffres et des prédictions scientifiques à se glacer les os... Imaginons ! J’ai posé la question à Zolan, mon fils de 7 ans : « C’est quoi le meilleur monde ? — Y a des fontaines. L’eau est transparente. Y’a des arcs-en- ciel et on peut faire du toboggan dessus. Aussi on pollue pas. Tout est naturel, même le béton. On utilise que de la peinture bleue.Et aussi on appelle les oiseaux et ils nous portent sur un filet. On peut nager avec les dauphins, aller sur les raies Manta. On peut se fabriquer nos maisons, en bambou, en sable et en eau. On fait toujours des jolis rêves. Sur un arbre, il y a une passerelle où on peut admirer le coucher de soleil et la lune et les étoiles, des météorites et des comètes et des montgolfières. Il y aurait plein de plantes et la mer à côté. » Je n’ai rien modifié, ce sont ses mots, tels qu’ils sont sortis de sa bouche !

Alors on danse ?

Sophie, Fougeré (85), Par courrier, le 19 février.

Les restrictions font crever la culture de proximité, nous explique Sophie , de Fougeré (85).

[Certaines] danses peuvent être enseignées dans des salles publiques mises à disposition des associations. Mais comme ces salles sont en nombre insuffisant, les professeurs […] créent des salles privées. Ces salles sont de véritables « poumons », un maillage du territoire où les disciplines moins considérées que la danse classique, la danse contemporaine et la danse jazz par exemple, peuvent exister. Elles sont financées par les abonnements des élèves, par les stages, par les soirées et par les manifestations événementielles. Depuis le 17 mars 2020, ces quatre sources de revenus sont interdites ou fortement réduites. Je suis désolée de le dire en termes si crus, mais la réalité est que nous sommes en train de crever. À une « élite » les cours des conservatoires et des écoles privées dans des disciplines « nobles » et qui resteront subventionnées.

Nous ne serons plus sur la scène des Téléthon, des festivals d’été, des soirées professionnelles, des mariages, des anniversaires, etc. Je copie ici un commentaire laissé sur mon site internet : « Et nous toutes, les danseuses amateurs qui prenons tant de plaisir à pratiquer, à nous épanouir dans la danse, à nous réconcilier avec notre féminité, à oser dépasser nos limites, à nous mettre en lumière avec notre trac pour notre spectacle, ce moment tellement important dans notre petite vie, nous voilà privées de cours depuis des mois... Ces moments […] qui nous maintiennent en santé, en joie, en vie, c’est notre épanouissement personnel et notre force. »

Vis ma vie de smicard

Maryse, Versailles (78), Par courrier, le 2 avril.

Maryse a été cadre chez Sanofi. Elle en a tiré une idée…

Il serait salutaire d’imposer, entre autres, la règle suivante : toute personne destinée à diriger une grande entreprise devrait vivre pendant un an avec le Smic. Pour aller vite on lui trouve le job mais ensuite elle se débrouille : trouver un logement, payer toutes les charges, assurer la vie quotidienne... Règle à appliquer aussi au personnel politique : il serait bien qu’il connaisse de l’intérieur la vie de la majorité des Français. Ce serait en quelque sorte une formation en alternance. Ce « personnel politique » ne semble pas se rendre compte qu’il constitue « nos » salariés, payés par « nos » impôts. Un salarié qui aurait le même comportement en entreprise se ferait « remercier » rapidement.

La palme du fayot

Oh les radins ! Les ingrats ! On voit que c’est la crise : pas une, pas un, ce mois-ci, pour raquer un abonnement héritable, ou nous offrir une partie de l’héritage du grand-oncle. Les traditions se perdent. Comment on va se l’offrir, notre jacuzzi ?

Avec Nicole ? Nicole qui assure d’abord qu’elle ne « concourt pas pour la Palme » (ben voyons), puis nous glisse quand même que Fakir est « d’utilité publique », et estime qu’elle est « finalement peut-être éligible à la Palme de la Fayotte ! » ? Nicole qui tente le tout pour le tout en nous livrant un long poème, dont on vous livre ici la fin :

Puisque le grand soir N’est plus un espoir Oublions nos dirigeants Et essayons différemment S’ils n’ont plus qu’eux à gouverner On finira bien par les oublier Quand le fric n’aura plus de valeur On reparlera peut-être de bonheur.

Non, Nicole, on ne vit pas que d’amour, d’eau fraîche et de poésie.

Heureusement, on a Paul , jeune abonné de Laon qui, en préambule, se réabonne « sans conditions ». Premier bon point. Puis passe la pommade : « Vous contribuez à porter l’espoir des petites gens. Alors pour vous, nous continuerons à espérer. » Deuxième bon point, avant de nous nous offrir tout ce qu’il a à donner : « Vous pourrez toujours trouver ici deux bras et une tête qui fonctionnent si par hasard vous en aviez besoin. » Prenez-en tous de la graine : vous n’avez pas de sous ? Devenez bénévole ! Offrez-vous à l’esclavage fakirien ! Oui, on va t’exploiter, Paul, et pas qu’un peu ! Commence quand même avec le prix de la Lèche épinglé sur ton torse…