Nos vies à courir

Qu’on se pose, un peu, et arrive la question : après quoi courons‑nous ? Et surtout, pourquoi ? Fabian a lu un auteur allemand qui tente d’y répondre. Du coup, maintenant, il joue les philosophes…

Publié le 1 décembre 2023

« Papa, j’veux descendre ! » Sur le chemin de l’école, je porte ma fille sur les épaules depuis le départ de la maison. Ce n’est pas que le chemin soit long, quelques centaines de mètres, mais pour des petites jambes de quatre ans, c’est déjà un sacré parcours, de bon matin. D’autant plus qu’il y a une belle côte d’une cinquantaine de mètres à se taper. On franchit la grille, derniers mètres sur le chemin bitumé. « Allez on se dépêche, je vais fermer ! » lance la directrice au loin, la main sur la poignée de porte. Devant nous, une mère, un enfant au bout de chaque bras, presse le pas. Et bing ! La chute, pour un des deux gamins. La chute, et des pleurs. En rebroussant chemin, je croise un petit bonhomme qui grimace et se plaint à côté de sa mère. Derrière eux, plusieurs papas et mamans, et leurs enfants, encore, pressant le pas. Cette fois‑ci, nous ne sommes pas les derniers. Il est 8h30 : les moins de six ans entament leur journée. Ça doit être ça, la vie « courante ». Déjà, quand j’avais commencé mon travail d’éducateur, c’était dans un internat, en poussant les fauteuils roulants des enfants sortis du lit, mes collègues le rappelaient : « Allez, faut être sur le groupe à 9 heures ! » « Mais merde, après quoi on court ? » je me demandais… « J’ai un bouquin pour toi, il va te plaire, je suis sûr : Accélération et aliénation, c’est un philosophe et sociologue allemand qui a é

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