n° 92  

Nous : notre temps de cerveau disponible

Par François Ruffin |

Pas simple d’avancer dans le sillage du rédac’ chef. Ça use les énergies. Alors on réfléchit...

Sans vous on ne peut rien, avec vous on peut beaucoup :  Fakir est un journal papier en kiosque, et numérique. Il vit sans pub ni subventions, et ne peut publier des reportages et enquêtes que grâce à vous. Alors, qu'attendez-vous ? 
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17 336… 16 820… Et maintenant 13 782 exemplaires, aux dernières nouvelles.
On ne va pas se mentir : les ventes en kiosques, ces temps-ci, ne sont pas au beau fixe, après nos envolées de ces dernières années. Certes nos abonnés, fidèles parmi les fidèles, sont là, eux, piliers sur qui ont peut toujours s’appuyer, et même plutôt à la hausse : vous êtes 18 782, au dernier comptage.

Mais pourquoi ça baisse, dans les kiosques ? On a réfléchi, analysé, brainstormé. On se démène, pourtant, avec nos bouts de ficelles, à pondre de bons dossiers, il nous semble, sur la publicité, sur l’enfance en danger, sur France Télécom, à sillonner l’Europe pour jeter un coup d’œil dans l’arrière-cuisine de l’ONU…
La raison majeure, on la sent, confusément : avant, pour avoir du Ruffin (parce que c’est notre meilleur argument de vente, tout de même, notre rédac’ chef – fondateur), pour avoir du Ruffin, donc, il fallait lire Fakir, et l’acheter. Aujourd’hui, on la voit beaucoup, partout, notre tête de gondole. Sur les réseaux sociaux. Dans les médias, aussi. Pourquoi payer trois euros quand on peut l’avoir (du moins, en partie) gratuitement sur son portable ou dans le poste ? Quand ses aventures, réservées autrefois à nos colonnes, arrivent sur Facebook en direct, ou presque ?

« Pourquoi payer trois euros quand on peut l’avoir (presque) gratuitement ? »

C’est une question d’énergie, aussi. Défendre le syndicaliste policier Noam Anouar qui passe en conseil de discipline pour « défaut d’exemplarité », courir défendre les retraites en commission à l’Assemblée, débattre avec Piketty, faire se rencontrer un chef indien d’Amazonie et le dirigeant de la coordination rurale, paysan dans le Gers, sortir un film, des bouquins, ça prend du temps. Ça bouffe du temps de cerveau disponible, dans le bon sens, encore heureux.
Et ça limite son jus pour le canard. Pour, aussi, « passer de l’information à l’action » ailleurs que dans l’Hémicycle.

 Alors, trop vieux, Fakir ? Dépassé par Internet, par le rythme infernal de son rédac’ chef - député ? Quel rôle pour le canard dans, en gros, la « galaxie Ruffin » ?
Ça reste la pierre angulaire.
Vous êtes notre socle.
Alors, on vous prévient, d’ores et déjà : on vous prépare, pour l’automne, on vous cuisine une nouvelle formule spéciale extra…

Sans vous, on ne peut rien.
 Avec vous, on peut beaucoup.
Et c’est pour ça qu’à la fin, on va gagner… de nouveaux lecteurs !