« Ces petites organisations d’extrême gauche, qu’il faut, à défaut d’abattre, critiquer par tous les moyens. » Le 14 avril 2016, lors de l’assemblée générale de LVMH, Bernard Arnault tombe, un peu, le masque. Il faut dire que son groupe, LVMH, premier mondial dans le secteur du luxe, a déboursé plus de deux millions d'euros, utilisé des taupes, procédé à des écoutes et des fouilles, embauché Bernard Squarcini, ancien directeur central du renseignement intérieur. Sa cible ? Fakir, et son rédacteur en chef de l’époque, François Ruffin. L’objectif ? Faire taire notre journal, par tous les moyens. Et pour ça, quoi de mieux, carrément, que les moyens de l’État ?
Qu’on remonte au début, aux grands débuts de l’histoire. A l’aube des années 80, Bernard Arnault hérite de la société immobilière familiale, à seulement 27 ans. En 1984, il obtient de Laurent Fabius et François Mitterrand un milliard de francs d’aides publiques, c’est cadeau, pour reprendre le groupe Boussac. Groupe Boussac dont fait partie Dior – son véritable objectif.
Il va alors construire sa fortune sur un mensonge (« préserver les emplois », qu’il détruira en fait, tout en dépeçant le groupe), et des victimes : les salariés licenciés, par milliers. Il n’investit que 40 millions de francs et supprime la moitié des postes (8000) en trois ans. Démantèle les actifs textiles et licencie à tour de bras pour