Macron nous a tuer (1/3)

C’est juste une entreprise qui fabrique des barquettes en alu, à Saint‑Vincent‑de‑Mercuze (38). Mais ça raconte la France. Son élite en faillite. Son ministre qui parade. Ses contre-réformes. Ses tribunaux de commerce. Son peuple abandonné.

Publié le 5 décembre 2016

Monsieur le ministre (puisque le titre reste, il paraît), Sur le retour des vacances, c'était pas vraiment sur mon chemin, mais bon, j'ai fait le détour : je suis passé par Saint‑Vincent‑de‑Mercuze, en Isère, dans la vallée du Grésivaudan. On était le 13 août, un samedi. Y avait un soleil éclatant. Dans le village, chaleur oblige, les courts de tennis étaient déserts. Ça grouillait de monde, en revanche, en serviettes et maillots de bain, autour de la piscine découverte. Le coin respirait le tourisme, la résidence secondaire, avec des maison stylées, moderno‑cubiques, genre architecte qui s'éclate. J'étais perdu. J'ai demandé mon chemin à une mamie, à l'ombre d'un pin, qui lisait un magazine de décoration : " Excusez-moi, vous sauriez où ça se trouve, Ecopla ? " Vous devez connaître ce nom, vous. Vous avez reçu des lettres d'une sénatrice, d'un député, des salariés, du Conseil régional, etc. On y reviendra. La dame, elle, ne connaissait pas. Du coup, j'ai rappelé Christophe, Christophe Chevalier, pour qu'il me guide sur les routes de montagne. C'est le délégué CGT de la boîte, et c'est un peu à cause de lui si je cuisais, aujourd'hui, au volant de mon Berlingo.
Je l'ai croisé une première fois, à la Bourse du travail de Grenoble, au printemps 2012, après un débat sur le protectionnisme. Il s'est lancé dans les aléas de son entreprise, vendue et revendue, bouffée par des fonds d'investissement amé

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