« En France, on nous demande de produire avec des contraintes sanitaires que n’ont pas d’autres pays européens. On importe des produits à moindre coût, alors qu’on ne cultive pas de la même manière », râle Louis, un verre de bière à la main. On fêtait son anniversaire ce soir-là, c’était en mai. Louis, c’est un cousin, il travaille avec son père dans la ferme familiale.
J’allais lui dire au revoir, mais il en profite pour démarrer la conversation :
- T’es toujours dans ton média de gaucho ? J’aimerais bien savoir ce que nous reproche la gauche, à nous, les agriculteurs.
- Euh oui, ben la gau…
Pas le temps de compléter, il enchaîne. « Tu sais, ça ne me fait pas plaisir de sortir le pulvé et d’utiliser des pesticides. Le pulvérisateur nous coûte super cher dès qu’on le sort pour aller dans les champs. Puis on met notre santé en danger parce qu’on est directement au contact avec tous les produits chimiques. Tu sais, parfois je fais des choix. Sur mes colzas, je suis censé mettre de l’insecticide, mais je ne le fais pas. Moins je pulvérise, mieux je me porte. C’est le rêve d’aucun agriculteur d’utiliser des produits chimiques sur ses terres. Si on pouvait s’en passer, on le ferait. »
C’est l’actualité qui m’a rappelé cette discussion. Début juillet, la loi Duplomb est adoptée par l’Assemblée nationale, un texte qui vise soi-disant à « lever les contraintes à l’exercice du



