Au théâtre de l’oligarchie

Fakir vous emmène au théâtre! Parce que c’est une pièce, qui s’est jouée au tribunal correctionnel de Paris pour le procès de Bernard Squarcini, accusé avec d’autres d’avoir espionné Fakir et Ruffin. Un drame en cinq actes, avec barbouzes, détournement des moyens de l’État et l’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, en vedette. Une pièce qui a flirté tantôt avec la farce, tantôt avec la tragédie. Et dessiné un vrai risque pour la démocratie, si on laisse plus longtemps encore cette oligarchie décider de nos vies.

Publié le 17 décembre 2024

On a pris ça à la légère, longtemps. Espionnés ? La bonne blague. Écoutés ? Qu’est-ce qu’ils vont bien pouvoir en tirer ? Infiltrés ? On retournera ça contre eux ! Il y avait l’euphorie de Merci Patron !, la victoire des Klur, les salles bondées, les applaudissements, et puis Nuit Debout, et tout le reste. Quelque part, tout ça faisait partie de l’histoire, de la trame, du cinéma. Le procès en correctionnelle de Bernard Squarcini, en cette fin novembre au tribunal de Paris, l’absence sur le banc du donneur d’ordres, LVMH, présidé par Bernard Arnault, tout ça a réveillé des souvenirs, mais pas que des bons. Révélé des méthodes, et pas que des jolies. Entre farce et sordide, barbouzeries et mépris de la démocratie. On a voulu vous raconter tout ça. Mais pardon, d’abord : qu’on resitue, pour qui a oublié, ou pour les lecteurs qui nous découvrent. 2013 : Fakir et François Ruffin, le rédac’ chef de l’époque, travaillent sur le documentaire qui deviendra bientôt Merci Patron !. Le sujet : inviter Bernard Arnault à rencontrer la famille Klur, ruinée par la délocalisation de leur usine, un sous-traitant de LVMH. Le faire revenir, aussi, pour constater les dégâts et la misère provoqués par ses promesses non tenues de préserver les emplois, dans les années 80, quand il a mis la main sur le groupe Dior et par là même assis sa fortune. Rebondissements, coups de Jarnac et scénario digne de l’Arnaque : Merci Patron ! rassemble 500 000 spectateurs – un chiffre insensé pour un documentaire – récolte un César, impulse Nuit Debout. Mais pendant toute cette aventure, qui s’étale sur trois ans, notre équipe était espionnée, donc, suivie, infiltrée. C’est que LVMH et son présiden

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