En vert et contre tout !
À Saint‑Étienne, les salariés de Morassuti ont « mis un financier à l’amende » et sauvé leurs emplois en rachetant leur boîte ! Avec une bonne dose de culot en prime…

Publié le 17 décembre 2024
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« Il y a plus de patron : on l’a viré ! » à la gare de Saint-Étienne, Damien m’accueille dans un éclat de rire. Quarante ans (il en fait dix de moins), petit et trapu style rugbyman, sweat Adidas, grande barbe. Sa camionnette sent le mouton : normal, il en a quinze. Mais ses collègues et lui n’en ont pas la docilité : en février dernier, l’imprimerie Morassuti, établie en 1962, où il bosse depuis neuf ans à la découpe, est placée en liquidation judiciaire. « Un groupe international, Prismaflex, voulait nous racheter et nous envoyer à 100 km d’ici. Garder seulement cinq salariés sur vingt-neuf. » Damien émet l’idée d’une Scop. « Au départ, personne ne croit au projet, ils me prennent pour un fou. Y a que Manu qui m’a suivi. » Manu, contremaître, vingt-neuf ans d’ancienneté : « On avait que deux solutions : Prismaflex, ou la Scop. Personne ne voulait perdre son emploi, ni partir à Saint-Clément-les-Places. »
C’est le début d’un combat homérique.
Damien, délégué CGT, remue ciel et terre. Une cagnotte, d’abord : ils lèvent 70 000 €. « Ça m’a vraiment marqué, l’élan de solidarité des gens. En fait, ils étaient attachés à nous. On nous a dit : "Déjà Casino fout le camp, faut garder au moins une usine à Saint-Étienne." » La médiatisation, à jouer, faut dire. Au flan, sans y croire une seconde, Damien contacte TF1. Première surprise : une journaliste vient faire un sujet sur leur histoire. Deuxième lame : touchée, elle pousse pour passer son sujet au JT de 20h00 : huit millions de téléspectateurs et la cagnotte qui explose !
Les financements, arrachés à divers organismes et qu’il aura fallu convaincre, tombent aussi. Au total : 550 000 €. Une somme
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