Les petites mains : le bureau des légendes

On avait tenté un coup de poker. Mais tout s’est écroulé, au sens propre.

Publié le 17 décembre 2024

« Et là, la petite étagère au milieu de la pièce, pourquoi vous l’avez laissée là ? Ça gêne le passage, et puis elle est moche… — En fait… ben, c’est ton bureau. — Vous êtes sérieux ? » C’est le grand chambardement, à Fakir, avec les arrivées de Maëlle et Pierre à la rédaction, plus Clément qui prend ses aises à la com’. Du coup tout l’espace est plein, occupé. Et il a fallu tout réorganiser, acheter de nouveaux bureaux. Du grand luxe pour Maëlle et Pierre, parce qu’y a pas de raison que les derniers arrivés soient moins bien servis : un modèle Ikea à 89 €, du jamais-vu à Fakir, où on faisait jusque-là dans la récup. Pour Cyril le rédac’ chef, histoire de faire quelques économies en douce, on avait tranché pour un modèle un peu plus « léger », on va dire. On pensait que ça passerait. Raté. « Attendez, je peux pas bosser là-dessus… Regardez, si j’appuie trop fort sur les touches de l’ordi, tout se casse la gueule ! Et mes genoux cognent le fond ! — Comme t’es pas là tous les jours, on s’est dit que ça suffirait… — Nan mais quand même : quinze ans qu’à Fakir on attend de s’offrir autre chose que des tréteaux et des tables pétées pour bosser, là tout le monde a droit à du bois massif… — C’est du contreplaqué. — … tout le monde, sauf le rédacteur en chef ! » C’est ça, dont il avait peur, on l’a senti : un déclassement. On a voulu le rassurer. « Dis-toi qu’avec ça, on fait des économies, on assure l’avenir de l’asso, et on pourra s’offrir plus vite un jacuzzi ! » Il a pris une grande inspiration, pour se calmer. « Vous me connaissez, j’aime le côté spartiate, anti-consumériste, ma bagnole date de 1999 et

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