Guerre au Kosovo. En 1999, Philippe Val soutient la guerre américaine, déclenchée sans l’aval de l’ONU. Charlie qualifie même de » collabos « les pacifistes qui s’opposent à cette intervention.
Denis Robert. L’avocat de « Charlie Hebdo », Richard Malka, est surtout l’avocat de Clearstream – la firme qui assomme le journaliste indépendant avec des dizaines de procès, des millions d’euros réclamés. Et Philippe Val assomme Denis Robert à son tour dans ses éditos, l’insulte de « feignasse », de « pervers mythomane ».
Noam Chomsky. Philippe Val a un ennemi aux Etats-Unis : pas le président George Bush, non, le grand intellectuel Noam Chomsky qui depuis trois décennies critique la politique guerrière de son pays. Au fil des éditoriaux de Charlie Hebdo, Noam Chomsky se révèle complice de Ben Laden, Pol Pot, Hitler, etc.
Référendum du 29 mai. En 2005, Philippe Val soutient le » Oui « à la Constitution européenne et traite de » poujadistes « à tout va les partisans du » Non « (Attac et Bernard Cassen en
tête). Ce printemps 2008, il applaudit bien sûr le traité de Lisbonne – et vilipende les Irlandais ingrats qui l’ont rejeté.
Le journal (supposé) de la contestation appuie donc l’armée américaine, les banques luxembourgeoises, l’Europe de Valéry Giscard d’Estaing. Son directeur bavarde sur tous les plateaux télés et engrange personnellement jusqu’à 300 000€ de bénefs.
L’équipe de dessinateurs grimpe les marches de Cannes en costard, entourée de Bernard Henri Lévy, Laurent Joffrin, encouragée par Nicolas Sarkozy. C’est dire si ce Charlie Hebdo-là ne survit plus que sur les souvenirs de l’ancien, rebelle, revêche, courageux, fondé par Cavanna et Choron. C’est dire si, aujourd’hui, il faut la chercher ailleurs, la dissidence. Et surtout la construire…
(article publié dans Fakir N°34, septembre 2007)