Guérande, le 27 mars 2025.
« Une petite touche sucrée pour finir le repas ? » Le serveur pose la question en débarrassant la table.
Claude me regarde dans les yeux avec malice, le sourire aux lèvres, comme un enfant.
« Deux crêpes au caramel beurre salé, s’il vous plaît. » Je tranche. La première galette au chèvre-miel m’avait déjà bien calée. Je parie que Claude l’était aussi, la sienne était à l’andouille de Guémené. Mais la journée était émouvante, on avait besoin d’un peu de douceur. On est restés encore une heure sous le soleil de Guérande avant de reprendre la route pour Nantes. Claude m’avait confié toutes les atrocités qu’il a vécues lors de sa scolarité au petit séminaire de Guérande, en Loire-Atlantique.
Plus tôt dans la journée, 10h15.
À la gare de Nantes.
« J’avais prévu de retourner sur les lieux cette année, que vous soyez là, c’est l’occasion d’y aller. »
À la sortie du train, un homme aux cheveux grisonnants dessine de grands gestes avec ses bras. Difficile de le louper. Il m’avait prévenu la veille : il porte une veste beige et un pantalon rouge brique.
Il a un visage sympathique, Claude, du haut de ses 75 ans, avec ses lunettes rectangulaires et leur effet loupe. « Mais comment on peut faire ça à des gamins ? Hein ? Je vais tout vous expliquer, mais faut qu’on récupère la voiture avant, je me suis garé dans le parking. Je propose qu’on aille aux Couëts parce