« Dans ma famille, il n’y a pas de cancer du sein. C’est pour ça qu’avant je ne me souciais pas du tout des dépistages, je ne me posais même pas la question. Mais quand ça t’arrive... » Assise sur un bloc de béton, Bénédicte, soupire. Je poursuis la conversation.
« Avant la détection, tu avais un suivi régulier ? Gynécologue, mammographies, tout ça ?
- Non pas vraiment. Après, tu sais, tu peux faire une mammographie un jour et ne rien voir et puis avoir un cancer qui se développe juste après. »
Bénédicte a cinquante-quatre ans. Je n’avais pas prévu de la rencontrer ce matin. J’étais juste venue à la clinique de l’Europe d’Amiens pour observer les ateliers prévus dans le cadre d’Octobre rose, le mois dédié à la prévention du cancer du sein. À la clinique, les ballons sont de sortie, au milieu des ateliers. À droite de l’accueil, par exemple, c’est Fanny qui m’explique l’initiative de son salon de coiffure : des produits naturels pour les cheveux, du shampoing à la coloration. Une aubaine pour celles qui, après avoir subi la chimio, ne veulent plus de produits chimiques sur leur tête. Juste à côté, une dame, allongée dans un fauteuil, lunettes sur le nez et casque sur les oreilles.
Cancer du sein : elle essaie de me vendre un produit ?
« C’est de la luminothérapie, pour détendre les patients. » C’est Corinne, l'ambassadrice de la marque concernée, qui explique la scène.



