Peu importe même les résultats économiques, puisque le CAC 40 enregistre cette année une forte… baisse des bénéfices ! Le taux de distribution (la part du bénéfice net versée aux actionnaires par une entreprise) atteint ainsi un record historique de 54 %, alors que les dividendes restent stables à 73 milliards d’euros. J’entends la radio évoquer le sujet, en deux secondes top chrono. « Le CAC 40 surprend en 2024 en augmentant la redistribution aux actionnaires malgré une forte baisse des bénéfices… »
Surprend ? Ça fait combien d’années, de décennies, que ce gavage dure ? Ça fait combien de temps qu’ils captent tous les profits de leurs entreprises, de leurs salariés, non pas pour réinvestir, mais pour se goinfrer ?
Et ça surprend, encore ?
Pour que personne ne soit plus « surpris », on vous donne quelques billes.
Une étude publiée le 11 juin dernier par la revue Economy & Society analyse les lois de finances françaises depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’objectif des deux économistes, Benjamin Bürbaumer et Nicolas Pinsard, est de déterminer l’évolution du rapport entre le budget de l’État et le secteur privé. Résultat ? Depuis 1970, l’apport du capital et des plus riches dans ces recettes, ne cesse de décliner, tandis que la part des impôts proportionnels, comme la TVA et la CSG, augmente.
Fort avec les faibles, faible avec les forts. Un braquage en bande organisée, tout là-haut, bien caché. Un braquage tranquille. En d’autres termes, les riches font sécession…
On vous racontait ça, il y a longtemps déjà, dans notre Tchio Le hold-up tranquille.
