Mardi 27 mai, conférence de rédaction à Amiens.
« Y a le premier festival des Doléances à Auger-Saint-Vincent. Mais je ne peux pas y aller, c’est la finale de la Ligue des champions ! J’ai promis à mes potes que je serai là… »
Le rédac’ chef se tourne vers moi.
« Tu veux pas y aller, Maëlle ?
- Euh, ben, c’est que…
Cyril : Super !
Pierre : Tu verras, il y aura une bonne ambiance et le maire du village est vraiment sympa. Tu vas bien t’amuser ! »
Sans trop avoir le choix, du coup, j’ai pris la direction, ce samedi 31 mai, d’Auger-Saint-Vincent, dans l’Oise. Pour un festival vraiment pas comme les autres.
Spoiler : j’ai pas regretté, en fait.
« Ma voix à moi, on s’en tape le coquillard. »
10h00. Je me gare dans une ruelle. Un brouhaha me guide jusqu’à la place du village. Entre le café citoyen, l’église romane et un grand chapiteau bleu installé pour l’occasion, le festival bat son plein.
Au centre de la place, une troupe de comédiens récite des textes, ils parlent forts, certains sanglotent. Je ne comprends pas ce qu’ils disent, ni ce qu’il se passe.
« Ils lisent plus de 700 doléances à voix haute ! » Un homme en chemise blanche me rejoint sur le trottoir. Comme s’il lisait l’incompréhension sur mon visage, il m’explique.
- Vous êtes du village ?
- Ah non ! Je viens de Caen, je suis venu avec Anne. On fait partie d’un collectif et on est allés lire