Faut s’innerver un peu !

« Les contrats aidés ? Non, ça m’étonnerait, ils ne vont pas les supprimer. » Heureusement, nous avons Maxime, Marie-Hélène, Rodrigue, comme des nerfs plantés dans la société…

Publié le 1 juin 2018

Vendredi 28 juillet, Abbeville

" Coucou, Je viens d'apprendre par une belle‑soeur que les contrats comme moi vont être supprimés. Est‑ce que c'est vrai ? " C'est Maxime, fossoyeur précaire au cimetière d'Abbeville, qui nous a alertés le premier par SMS. Et moi je lui répondais avec ma lucidité légendaire : " Je ne crois pas, non, ça m'étonnerait qu'ils suppriment les contrats aidés. " En gros, je me disais : s'ils supprimaient ça, on en entendrait parler. C'est la preuve que je suis bien naïf, encore. Que je n'ai rien pigé, malgré mes théories et tout, au fonctionnement du monde. On a beau être politiquement averti, on se berce encore d'illusions, et il paraît impensable que des centaines de milliers de postes soient éliminés, que des destins basculent, d'un trait de plume administratif, en catimini. Cette violence sociale, au fond, on n'ose pas y croire. Maxime, lui, la connaît, au jour le jour. Elle ne le surprend pas, ou à peine. Déjà la tête sous l'eau, ce lumpen‑salariat sait bien qu'on peut le noyer, ça ne fera pas les gros titres.

Mercredi 9 août, Amiens

Patrick, Georges, etc., nous ont alertés. Visité, le gars à Pôle emploi nous le confirmait : " On ne délivre plus de contrats aidés. Il n'y a plus de budget. — Mais ça va être une saignée, non ? — C'est déjà une saignée. Ce que je vous dis là, je le répète à des assos tous les jours, plusieurs fois par jour. J'attends les consignes, de voir si c'est définitif ou

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