7 octobre 1917. Ça grouille et ça gronde, dans les faubourgs de Petrograd. Ça chuchote et ça complote à la taverne " Chez Nicolas " : à quoi elle a servi, la Révolution de février, si la guerre continue ? Si elle dévore nos fils ? Si elle nous laisse sans pain ? Et les salaires de misère...
Un homme franchit le seuil, discret, en tenue d'ouvrier.
On le dévisage.
Sa figure nous rappelle un truc.
Ces yeux bridés, ce menton avancé.
On l'a déjà vu quelque part, non ?
Mais oui ! Dans des manuels d'histoire !
Fakir : Vladimir Oulianov ?
Lénine : Chut !
Fakir, murmurant : Vous ici ? Mais vous avez rasé votre moustache ? Vous vous êtes teint en blond ?
Lénine : C'est une perruque, pas une teinture. Je suis chauve.
Fakir : Hi hi hi. Excusez-moi, mais c'est un peu ridicule, ce blond... Vous comptez jouer dans un film ou quoi ?
Lénine : Mais je suis recherché, vous savez bien. Il y a deux jours encore, j'étais habillé en pasteur. Moi ! En serviteur du culte ! Et heureusement ! Dans le train qui m'a ramené de Vyborg, je suis resté silencieux, je me contentais de répondre " oui " ou " non " en finnois… Dans les conversations, dans le wagon, des passagers souhaitaient ma mort, qu'on me lynche sur la perspective Nevski ! Nos Champs-Élysées...
Fakir : Mais pourquoi vous êtes revenu, alors ? Vous vous cachiez où, d'ailleurs ?
Lénine : En Finlande, chez les Latukka, une famille d'ouvriers. Et quel accueil ! Quelle générosité ! En pleine guerre, eux
Notre entretien avec Lénine : De la souplesse !
Octobre 1917. Mais qui entre dans cette taverne des faubourgs de Petrograd ?
C’est Lénine ! Un Lénine déguisé !
Autour d’un pichet, nous en profitons pour le questionner : comment ça se mijote, une révolution ?
Et nous effectuons, en sa compagnie, quelques exercices de souplesse révolutionnaire.
Publié le 24 avril 2018
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