Féminisme: «Les réactionnaires se radicalisent car ils sont minoritaires.»

Charge mentale, coût de la virilité, progression du féminisme dans la société, captation économique du travail des femmes par les hommes, résistances de poches réactionnaires, espoirs pour la lutte : on a rencontré Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes.
mailfert, féminisme

Publié le 18 juin 2025

Fakir : Vous avez lancé l’Observatoire de l’émancipation économique des femmes (OEEF) qui pointe, entre autres, comment les femmes s’appauvrissent : quand elles deviennent mères, quand elles prennent leur retraite…

Anne-Cécile Mailfert : Il y a plusieurs moments de captation des revenus des femmes par les hommes. Au moment où une femme devient mère, elle va devoir s’adapter : beaucoup d’entre elles passent en temps partiel, et c’est pire au deuxième enfant, et encore pire si un troisième arrive : toujours moins de temps. Les femmes sont globalement beaucoup plus touchées au moment de l’arrivée des enfants : elles seront beaucoup moins disponibles pour leur travail, elles devront s’absenter en cas de maladie du bébé, on va moins miser sur elles…

Fakir : Alors que les pères eux...

Anne-Cécile Mailfert : Alors que les pères, eux, bénéficient souvent d’une promotion à l’arrivée d’un enfant, qui fait d’eux des hommes murs et stables. Une autre inégalité fondamentale se niche dans les dépenses du foyer : dans le partage, madame paye souvent les courses, monsieur le crédit de la maison ou de la voiture, à son nom. En cas de divorce, l’un a la maison, la voiture, l’une les miettes. En moyenne, deux ans après un divorce, les femmes en ont perdu 20 % de pouvoir d’achat, quand les hommes ont gagné 2 %. Et 86 % des familles monoparentales sont à charge des femmes â€

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