Femmes: les assos, dernière bouée de sauvetage.

Les yeux me piquent, la bouche me brûle, mais faut que je me concentre : Koumba et Naïma me racontent leur vie, et franchement, c’est autrement plus violent qu’une surdose de piment…
Femmes

Publié le 24 juin 2025

 Sers-toi, y en a assez pour tout le monde, prends ! Ici, tu as de la sauce qui pique, une qui pique pas et une autre où c’est moyen. » Une des bénévoles d’Africa me présente le repas de ce midi. Salade de riz et thon, poêlée de poivrons et petits pains garnis.

On était partis à la rencontre d’Africa 93 à La Courneuve. L’association est sur la brèche, menacée par le manque de subventions de l’État, des collectivités. Mimouna, la porte-parole, avait tranché : « On fait quoi, nous, si on n’a plus de sous pour nos projets et pour aider ceux dans le besoin ? Notre décision est quasiment prise, si on n’a pas plus de subventions de la ville, on quitte les lieux. On ira s’installer ailleurs, là où on voudra bien nous aider et nous subventionner… »

Le début du repas n’est pas gai, du coup, mais il a été préparé spécialement pour l'occasion par les bénévoles : on y fera honneur.
L’assiette remplie, je rejoins une table au fond de la pièce. Je m’installe en face de Touryia, la responsable logistique de l’association, et d’une dame, je n’ai pas son prénom. Je lui trouve un air mystérieux, avec sa robe noire, ses yeux noirs… « Salut, je suis Naïma ! Je suis algérienne et j’ai 40 ans ! » Les deux dames reprennent leur discussion, en arabe, je ne comprends rien. Du coup, j’attaque mon assiette avec envie : l’heure de marche à pied entre la gare du Nord et La Courneuve m’a creusé le ventre. La f

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