Itinéraire d’une silencieuse de gauche.

En 2018, Sandrine nous écrivait une lettre pleine de doutes, où elle confiait son sentiment d’impuissance politique. Sept ans plus tard, on l’a recontactée, pour savoir si elle avait trouvé un chemin, un moyen de se sentir mieux…
silencieuse

Publié le 25 juillet 2025

« Si les gens ne s’engagent pas, c’est parce qu’ils sont désespérés. J’avais décidé d’espérer, maintenant je n’ai plus la force de lutter. » Elle est retournée dans son silence, donc, Sandrine.

Sur le vieux canapé de nos locaux surchauffés, au dernier étage, je l’écoute, à l’autre bout du fil. Elle souffle, et moi aussi. Elle me file le bourdon.

« Mais faut pas désespérer hein ! » Elle reprend la discussion. « Il faut que je te résume sept années très intenses, de l’ivresse à la désillusion… »
Quand elle nous écrivait en 2018, Sandrine nous faisait un historique de son parcours politique, ou plutôt de son silence, son inaction politique. « Dans cette lettre, je parle de ma lâcheté, du fait que je suis toujours restée dans le silence, dans une sorte de résignation face à la violence du monde, face aux injustices. D’ailleurs, je n’ai jamais écrit quelque chose d’aussi vrai de toute ma vie », se souvient-elle, presque honteuse.

« Militer te faisait peur ?

- À la différence de mon frère, qui court partout, qui répond toujours présent en manif et au du porte-à-porte, moi, je pensais que je n’avais rien à dire, que je n’étais pas intéressante. Puis j’ai jamais eu confiance envers ceux qui font de la politique. Pour moi c’est tous les mêmes, ils cherchent juste à gonfler leur égo. C’est pour ça que je ne voulais faire partie d’aucun mouvement. »

On en croise beaucoup, tellemen

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