Concilier production d’énergie et transition énergétique, c’est pas encore gagné. Surtout quand le secteur de l’énergie est responsable de près de 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, contribuant au réchauffement climatique et que la consommation énergétique mondiale a augmenté de 60 % depuis 1990. Une journée de sensibilisation, pourquoi pas… Mais qu’est-ce que ça pèse quand les filières de production d’énergie verte sont toujours plus privatisées, au profit de la rentabilité ?
On vous en parlait dans notre enquête Les voleurs de vent (Fakir n°109).
Ça commençait avec un champ d’éoliennes qui allait empêcher les chauves souris de forniquer dans le bois voisin, et ça foutait le voisinage en rogne. Du coup, on s’est demandé ce qui clochait dans le monde des énergies renouvelables. Jusqu’à découvrir qu’en guise de projet, nos élites préfèrent dérouler le tapis rouge aux grands groupes. Et brasser, encore et encore, du vent.
Partouzes dans les bois
« Ils ont pensé : « C’est des paysans, ils savent pas lire, on va sortir le carnet de chèques et leur marcher dessus ». Manque de pot, ils sont tombés sur un os… » Jean Christophe, je l’avais déjà rencontré l’été dernier, dans son corps de ferme perdu au milieu de la forêt de sapins, à flanc de crête, dans le Rhône. Cet été, j’étais repassé le voir. Il sourit, en coin, mais pas trop non plus. « S’ils viennent chez nous, c’est parce que c’est très rural, et pauvre. Pour eux, c’est plus facile de s’imposer ici plutôt qu’en bas, plus près de Lyon, où le niveau social est plus élevé. Mais ici, il y a des paysans, des éleveurs, un banquier à la retraite, des artistes. On sait tous lire. On n’est pas des décérébrés. »
L’objet de sa colère, c’est le projet dit des Monts d’Éole, un parc de six éoliennes qui doit s’installer près de chez lui.
Retrouver la suite de l’enquête ici.



