Natacha : « J’espère que mes enfants n’auront pas la même vie. »
A Nîmes, Natacha, handicapée, survivait en fouillant les poubelles.
« Sur les ronds-points, on avait rencontré des gens avec mon mari, mais aujourd’hui c’est fini. On voit encore Papy, notre ami, qui nous avait proposé de venir. Mais j’ai recroisé des gens en ville après le mouvement mais ils ne m’ont pas saluée, j’étais triste… C’était l’une des seules fois de ma vie ou je suis sortie pour parler de mes problèmes, de notre misère, parce que d’autres gens comme nous étaient sortis également. J’ai aimé ce moment. Quand il y a eu l’avant-première du film à Nîmes, c’était un moment très fort. Je ne pensais pas que je serais capable de parler devant des gens avec un micro.
Ça fait longtemps que je ne suis pas retournée sur le rond point.
C’est encore plus dur pour moi aujourd’hui. J’ai perdu quinze kilos depuis deux ans à cause de l’anorexie mais je ne veux pas me faire hospitaliser. Le médecin me l’a recommandé mais les hôpitaux me font peur, je ne veux pas être enfermée.
Mes enfants sont en famille d’accueil à Montpellier, je les vois à peu près une fois par mois mais c’est difficile : on n’a pas l’argent pour faire l’aller retour. On a toujours les mêmes problèmes : pas d’argent, une petite aide pour vivre. Je continue à aller au Secours Populaire ou aux Restos du Cœur car je n’ai pas le choix. Je