Laurence De Cock : « La jonction des profs et des classes populaires, ça a toujours été la condition des victoires de la gauche. »

C’est l’objectif de son livre Histoire de France populaire : rendre visible les invisibles, à partir des luttes, des résistances, des désenchantements aussi, des soumissions, des émancipations, des défaites comme des victoires… À contre-courant du roman national, d’une histoire fantasmée des grands hommes. Bref : on en cause avec l’historienne Laurence De Cock.
Laurence De Cock

Publié le 23 mai 2025

Fakir : À Fakir, on a une devise : « rendre visible les invisibles », et on a l’impression que c’est un objectif de votre livre, Histoire de France populaire. Mettre en lumière l’histoire de celles et ceux qu’on ne raconte jamais dans l’histoire officielle. Pour commencer : c’est quoi, le « roman national » ?

Laurence De Cock : Le roman national, c’est un récit qui part des Gaulois. Avec la fameuse phrase : « Il y a deux mille ans, nos ancêtres les Gaulois… » Un récit créé au XIXe siècle et enseigné jusqu’aux années cinquante. L’objectif : homogénéiser la nation autour d’un récit historique commun, faire des petits Français des patriotes revanchards (contre les « Boches »), et des Républicains. Ce récit a aussi pour fonction de remplacer l’appartenance de classe par l’appartenance nationale. Il se crée au moment où la « menace » socialiste est très forte. Le roman national est un récit qui invisibilise les ouvriers, les femmes, le rôle des immigrés dans la construction du pays. Il regarde le passé d’en haut, du point de vue des « Grands personnages ». Les enfants devaient apprendre leur biographie par cœur pour s’identifier à eux.

Fakir : Vous commencez le livre comme ça : « les Gaulois ne sont pas nos ancêtres. » Mais ce roman national est extrêmement puissant, non ?

Laurence De Cock : Oui, et j’ai une anecdote sur le sujet. J’étais dans la voiture avec mon co

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