Fakir : On assiste donc, c’est votre thèse, à une accélération de l’alliance entre l’extrême argent et l’extrême droite ?
Laurent Mauduit : Oui : on est dans un moment de bascule historique ; où les grands patrons font jonction avec l’extrême droite. Sans cette alliance, le Rassemblement national (RN) n’aurait aucune chance d’arriver au pouvoir…
Fakir : C’est-à-dire ? Comment cette alliance entre le RN et le capital se matérialise-t-elle ?
Laurent Mauduit : Le Medef, pour la première fois de son histoire, a cessé d’appeler au barrage républicains aux législatives de 2024. On l’a oublié mais il n’y a pas si longtemps une présidente de l’organisation patronale sortait un livre pour rappeler le danger du RN [NDLR : Un piège bleu Marine, de Laurence Parisot, en 2011]. Mais aujourd’hui, la peur du Nouveau Front Populaire (NFP) prédomine au sein du capital…
Fakir : Ces grands patrons, ils ont des noms, ils ont des visages. Est-ce que les plus connus, Vincent Bolloré, Pierre-Edouard Stérin, constituent les arbres qui cachent la forêt de patrons prêts à collaborer ?
Laurent Mauduit : Oui il y a ceux qui s’affichent ouvertement avec l’extrême droite : Bolloré (lire notre entretien sur Le Péril Bolloré), bien sûr, ou Stérin, le même en plus petit (lire notre fiché $ : Pierre-Édouard Stérin, le « sociopathe » qui menace la République.) Mais il y a



