16 juin 2025 : le Louvre est bloqué. Les personnels d’accueil et de surveillance du musée sont en grève. Ils dénoncent la surfréquentation des lieux, et le sous-effectif chronique pour y faire face. Et c’est chiffré : les syndicats CGT Culture et Sud Culture Solidaires dénoncent la perte de 200 emplois en équivalent temps plein en quinze ans. Au point que les conditions de travail sont devenues intenables… Les salariés du Louvre tirent la sonnette d’alarme, aucune réaction.
200 postes supprimés au Louvre : « Ce cambriolage était une catastrophe prévisible. »
Quatre mois plus tard, tous les médias du pays font leurs choux gras du « braquage du siècle », le comparant notamment à la célèbre série Lupin. C’est marrant, saupoudré d’un brin de littérature, presque romanesque, mais combien de journaux s’interrogent sur les conditions de travail dégradées qui ont rendu ce braquage possible ? « Ce cambriolage était une catastrophe prévisible » soupire Élise, auprès de Médiapart. Élise est agente de surveillance au Louvre. « Cela fait une dizaine d’années que la sphère des musées désinvestit dans la sûreté, la sécurité et la maintenance en général. Toute cette filière a perdu 25 % de ses effectifs en dix ans. »
Nathalie Ramos, secrétaire nationale de la CGT Culture et musées, ne dit pas autre chose. « Voilà des années qu’on dépose des préavis pour alerter sur le manque de moyens devenu critique dans nos musées, sur les emplois supprimés aux postes d’accueil et de sécurité, mais aussi pour la maintenance et les missions techniques. Quand on supprime des postes, qu’on multiplie les contrats courts et que les personnes connaissent moins les lieux et les procédures, ça finit forcément par coincer quelque part… »
216 millions en moins pour la culture dans le budget 2026 !
Ça pour coincer, ça a coincé : le musée le plus célèbre du monde cambriolé, la France n’améliore pas son image dans la période. Mais nos dirigeants vont-ils seulement retenir la leçon, pour une fois ? Rien n’est moins sûr : le budget 2026 présenté par le gouvernement le 14 octobre prévoit 216 millions d’euros en moins pour la Culture par rapport au projet de loi de finances 2025. Une baisse des effectifs dans la culture est également à craindre selon les syndicats, alors qu’il faudrait selon eux 500 agents supplémentaires. Bref, plutôt que de s’attaquer au véritable braquage du siècle, ces 557 milliards d’euros en huit ans, le gouvernement continue son casse social…



