« Nous assumons une forte baisse des dépenses […] pour apaiser la société française ». Ce jeudi 23 octobre, c’est Jean-Philippe Tanguy, « monsieur économie », qui présente, avec Marine Le Pen, le contre-budget du Rassemblement national (RN) pour 2026. Et en épluchant ce contre-budget, « apaiser » n’est pas le premier mot qui nous vient à l’esprit. Plutôt une tronçonneuse. Vous savez, cette tronçonneuse que Javier Milei, le président argentin, avait brandi pour « tailler dans l’État obèse, inefficace et corrompu. »
Un sacré virage économique au RN : vers la politique de l’offre (la même que Macron).
C’est un sacré changement de braquet du côté du RN, un vrai virage, à souligner. Il n’y a pas si longtemps, jusqu’aux élections européennes de 2019, le parti d’extrême droite voulait sortir de l’euro. Aujourd’hui, non seulement le RN se plie à la fameuse règle d’or des 3 % imposée par Bruxelles (les États membres ne doivent pas dépasser un déficit public annuel de 3 % du PIB), une règle que Marine Le Pen qualifiait de... « viol démocratique » en 2017. Mais le RN va même plus loin que la macronie dans son contre budget pour 2026 : 50 milliards de baisse des dépenses et 14 milliards de baisses des recettes, pour 36 milliards d’euros prévues pour réduire le déficit (contre 30 milliards dans le projet de loi



