« Le plus douloureux, c'est qu'on passe vraiment pour des profiteurs du système. On nous fait même passer pour des voleurs ! » Nicolas, gérant d'une petite entreprise de taxis dans le Rhône, n'a plus beaucoup d'espoir. Ce 1er novembre, la nouvelle convention de l'assurance-maladie doit prendre effet pour les taxis sanitaires, avec des tarifs au kilomètre revus à la baisse. La femme de Nicolas m'avait fait passer un message, via une amie commune, début juin, alors que les blocages se multipliaient partout en France. « Mon mari voudrait témoigner sur les conséquences désastreuses de cette nouvelle tarification. Il a même préparé un petit texte... » J'avais gardé cette histoire en tête. En attendant la reprise de la mobilisation, j'avais cherché à joindre Nicolas. « Faut l'appeler le week-end, la semaine son téléphone n'arrête pas de sonner », m’avait prévenu son épouse.
Nicolas, voilà une quinzaine d'années qu’il a quitté son métier d’ambulancier pour reprendre une petite entreprise de taxis dans le Rhône. Trois employés au total : deux chauffeurs – lui compris –, et sa femme, qui s'occupe de l'administratif. « Le transport sanitaire, c'est 95 % de notre activité, commence Nicolas, d'une voix calme, réfléchie. Depuis l'arrivée des VTC et en particulier d'Uber, à qui la France a ouvert grand les portes, c'est le seul moyen d'avoir une rentabilité dans notre profession. Mais avec le



