« Hold-up géant », on appelle ça. Mais si les PDG et leurs actionnaires avaient brandi, masqués, des pistolets pour nous arracher nos porte-monnaie, c’était simple : on appelait Nicolas Sarkozy, qui appelait la police, qui intervenait, et on nous rendait immédiatement nos cent milliards d’euros. Mais au contraire, tout s’est passé en douceur. Sur trente ans. Avec les mots doux du fatalisme. Ces 9,3 % résument, en fait, toute l’évolution économique, toute l’histoire sociale de ces trois dernières décennies. Qu’on résume : comment furent arrachés ces 9,3 % ?
1 - Par des « suppressions de postes »
C’est le moyen le plus connu, le plus brutal, et le plus dénoncé : les licenciements dans le privé, avec des firmes (Goodyear, Michelin, EADS, Danone, etc.) qui surfent sur les bénéfices tandis qu’elles « restructurent » vers des « pays à bas coût de main d’œuvre ».
Mais c’est vrai également dans le public : lorsque le gouvernement annonce « le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux », lorsque des postes sont supprimés dans la justice, la police, l’Éducation nationale, des salaires ne sont tout simplement plus versés. Et leur part dans le Produit intérieur brut se réduit naturellement.
2 - Par la « stagnation des salaires »
La peur du chômage aidant, les salaires réels se traînent : selon une étude de l’Insee publiée à l’automne 2007, « le revenu salarial net moyen, secteurs public et privé